
Maritim gère actuellement 51 hôtels, dont 14 hors des frontières allemandes. En 2011, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 446,1 millions, stable par rapport à 2010, en atteignant 58% de TO à l’année pour 86,80 euros de prix moyen. Depuis 2010, le taux de TVA allemand sur l’hôtellerie a baissé de 7%.
Nous voulions être sûrs que nous étions capables d’assurer le développement et la gestion d’hôtels à vocation loisir en dehors du territoire allemand, alors que notre vocation première est la gestion d’hôtels de convention, parmi les plus importants du pays. Nous avons créé cette joint-venture pour répondre aux appels d’investisseurs étrangers en Turquie, en Allemagne, à Malte… avec des spécialistes de l’hôtellerie de loisirs et du personnel de notre entreprise. En l’espace d’une dizaine d’années, nous avons fait la démonstration que nous étions tout à fait en mesure d’assurer de bons résultats d’exploitation. Nous sommes arrivés à une étape qui nécessitait un changement d’orientation.C’est ce qui a conduit au rachat des parts de vos associés par la présidente Mme Gommola...Il faut que vous sachiez que Mme Monika Gommola est un personnage clef et respecté de la communauté économique allemande. Elle accompagne de nombreuses missions économiques à l’étranger et a été naturellement sollicitée par des investisseurs en Chine et dans les Etats du Golfe pour des projets hôteliers. Son implication personnelle est importante dans les rapports de confiance avec les investisseurs et il fallait le traduire par un rapprochement capitalistique de HMS, qui continue à assurer notre développement international, avec la société mère.D’où vient cet intérêt soudain pour la Chine où vous avez déjà deux hôtels avec plusieurs autres projets en cours ?Il est le résultat des voyages récents de Mme Gommola et du succès que nous avons obtenu avec nos hôtels. Si les premiers développements à l’international étaient dans la logique du suivi des clients allemands dans leurs destinations loisirs, je dois dire qu’aujourd’hui on fait appel à notre expertise de gestionnaires. Cela nous ouvre aussi de nouveaux territoires. Il est vrai que nous avons plusieurs hôtels prévus en Chine. (NDLR : Il semble que le «lien allemand» ne soit pas totalement absent car les prochaines destinations chinoises abritent aussi des chaînes de montage d’entreprises allemandes délocalisées comme BMW, Mercedes ou Siemens)Peut-on dire que vous changez de stature pour être davantage qu’un groupe national ?Encore une fois, le développement international ne fait que suivre l’évolution de notre clientèle. Y compris en Allemagne, quelque 35% de nos clients viennent de l’étranger, beaucoup en provenance des pays voisins européens. Il est donc naturel de les suivre également chez eux. L’Autriche, la Belgique ou les Pays-Bas font désormais partie des territoires qui nous intéressent.Pensez-vous avoir fait le plein de vos possibilités d’expansion en Allemagne ?Non, certainement pas. Mais je ne vous dirais pas les villes qui nous intéressent car la compétition est sévère entre les groupes hôteliers. Nous avons démontré avec notre dernière implantation près de l’aéroport de Düsseldorf que nous pouvions conduire de nouvelles ouvertures à la rentabilité rapidement. La difficulté est de trouver le bon partenaire financier. Les investisseurs ont du mal à dégager les capitaux pour des projets hôteliers. Ils ont déjà des difficultés à libérer le capital indispensable pour les rénovations nécessaires dans certains de nos hôtels.La baisse importante du taux de TVA n’a-t-elle pas permis d’améliorer fortement votre rentabilité ?Les prix moyens en Allemagne, par rapport au niveau de qualité fourni, sont parmi les plus bas d’Europe et nous avions du mal à dégager les budgets pour assurer l’entretien des établissements. En ce qui nous concerne, nous avons pratiquement réinvesti la totalité de la différence de TVA dans les rénovations courantes de nos hôtels. Cela a représenté près de 10 millions d’euros en 2011. Les clients attendaient de notre part cet effort de remise à niveau.Quel est votre constat sur le premier trimestre 2012 ? L’Allemagne sera-t-elle l’un des moteurs hôteliers européens ?Je vous répondrai complètement à Noël prochain, mais je peux vous confirmer que notre activité du premier trimestre est excellente. Nous sommes en avance sur tous les chiffres de 2011 que ce soit en hébergement, en F&B et en conventions. C’est une année où les salons sont plus nombreux et je constate aussi une recrudescence d’une clientèle de personnes retraitées, qui profitent davantage de leurs loisirs et pour lesquelles les hôtels Maritim apportent une option rassurante. Nous n’avons jamais cherché à être très «contemporain» dans notre décoration intérieure, même si nous tenons à la qualité. Cela s’avère finalement un bon choix qui traverse mieux les modes.
