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Classement hôtelier : les champions français restent solides, mais la France perd des parts de marché en Europe

5 min de lecture

Publié le 04/03/14 - Mis à jour le 17/03/22

Classement européen

En 2014, les plus grands groupes français sont toujours bien placés dans le classement des 10 principaux opérateurs hôteliers dans l’Union Européenne, mais ont perdu des parts de marché au cours de la décennie écoulée, comme le montrent les données observées par MKG Hospitality.

En Europe, Accor domine assez largement ses rivaux : le groupe compte près de trois fois plus de chambres que son challenger le plus proche, et a même renforcé sa position sur le marché au cours de l’année 2013 avec une progression de 1,6% de son nombre de chambres et un gain net de 43 hôtels sur le continent. Louvre Hotels, le deuxième plus grand groupe français, confirme également sa 4e position en Europe, alors même que des changements d’enseigne d’hôtels auparavant Concorde se reflètent à travers une diminution de 3% du parc du groupe l’année dernière. Devant lui, Best Western a poursuivi le développement de son offre de chambres (+1,3% sur un an), en mettant notamment l’accent sur sa montée en gamme via ses enseignes haut de gamme Best Western Plus et Best Western Premier, tandis qu’IHG (n°1 mondial) a vu son parc en Europe légèrement reculer (-1,1%) du fait de la fin de certains contrats de gestion ou de franchise.Le principal bouleversement du Top 10 en 2014 est l’arrivée du britannique Whitbread, qui signe la plus forte progression de l’année (+6,2%) et gagne deux places grâce aux ouvertures de nouveaux hôtels Premier Inn, encore principalement au Royaume-Uni même si l’enseigne fait maintenant des incursions ailleurs en Europe. Carlson Rezidor, ayant plutôt concentré son développement sur la Russie et la CEI l’an dernier en préparation des Jeux Olympiques de Sotchi, recule d’un rang dans l’Union Européenne à 28. En ouvrant des établissements de grande capacité, Hilton Worldwide remonte de deux rangs tandis que NH Hoteles (9e) recule de trois places à cause de la sortie de plus de 1 300 chambres de son parc, le groupe espagnol ayant dû procéder à des sorties de son réseau dans le cadre de son plan de restructuration. Melia Hotels International (8e) et Marriott International (10e) complètent le classement des dix groupes leaders en Europe, dont seulement quatre sont issus de la zone euro.Au-delà du dynamisme des leaders, une analyse de l’offre de l’ensemble des opérateurs présents en Europe offre un éclairage différent : la part de marché des opérateurs français a en réalité reculé depuis 10 ans, de 30,3% à 24,8% des chambres de chaînes en Europe. En effet, si les principaux opérateurs français ont poursuivi ou lancé leur croissance à l’international, les acteurs purement nationaux ont pâti de la faiblesse de la création d’offre hôtelière en France. Surtout, pour tous les acteurs français, la stagnation du parc hôtelier global en France dans un contexte de développement de l’offre en Europe a conduit à un phénomène progressif de dilution à l’échelle européenne. Si la tendance devait se prolonger, les opérateurs français pourraient bientôt être détrônés par leurs homologues américains, un scénario d’autant plus probable qu’après avoir surtout orienté leur développement vers les pays émergents pendant les premières années de la crise, depuis l’année dernière les principaux groupes américains accélèrent leur marche en avant en Europe.Au milieu des années 2000, ce sont surtout les opérateurs espagnols qui avaient gagné des parts de marché en Europe, en s’appuyant sur un marché hôtelier domestique alors en forte croissance tout en s’internationalisant. Du fait de la situation aujourd’hui difficile du marché hôtelier espagnol, cette dynamique s’est inversée et de nombreux opérateurs réduisent la voilure ou retardent leurs projets de développement, ce qui fait actuellement reculer la part de marché des opérateurs espagnols. A l’inverse, les opérateurs britanniques et allemands bénéficient de la forte dynamique de leurs marchés domestiques respectifs et de leur internationalisation en cours, leur permettant ainsi de gagner actuellement des parts de marché. Enfin, quoique leur présence reste encore modeste, les premiers signes d’une montée en puissance de certains opérateurs locaux et des groupes asiatiques semblent apparaître, et ces acteurs pourraient eux aussi rebattre les cartes de l’hôtellerie européenne de demain.*Note méthodologique : Pour tous les opérateurs ayant fait l’objet d’opérations d’acquisitions ou cessions au cours de la période, la nationalité de l’opérateur est comptabilisée au regard du statut à date du 1er janvier de l’année. A des fins de continuité statistique, le groupe Hilton Worldwide a toutefois été comptabilisé comme « américain » tout au long de la période d’analyse, même si au début de la décennie ses opérations européennes étaient gérées par une entité dont le statut juridique était britannique, quoique de facto opérationnellement liée à la maison-mère américaine, et juridiquement réunifiée à celle-ci fin 2005.

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