Bordeaux profite de son nouveau statutQue reste t-il à faire pour capitaliser encore davantage sur le changement d'image de Bordeaux ? Nous passons régulièrement le message aux autorités touristiques de la ville... Certes Bordeaux est dynamique et animée en mai et encore en juin avec le Congrès des notaires qui a bien rempli la ville et Bordeaux fête le Vin qui attire beaucoup de monde, par exemple, mais cela n'enlève pas le caractère saisonnier de ces animations. Entre novembre et mars, Bordeaux entre dans une période difficile où l'hôtellerie est à la traine par manque de clientèle congrès et de clientèles affaires et loisirs. Le tissu de nos entreprises n'est pas encore assez industriel pour générer une activité constante et soutenue toute l'année. Par rapport à d'autres grandes métropoles régionales, nous n'avons pas l'événement sur cette période qui pourrait braquer le projecteur sur Bordeaux, comme la Fête des Lumières à Lyon ou la Folle Journée à Nantes. C'est un sujet de réflexion.Bordeaux bouge encore et encore, et ce ne sont pas les hôteliers qui vont s’en plaindre. Le classement de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco a marqué un premier tournant et les aménagements qui ont suivi accélèrent la métamorphose d’une ville jugée au passé bourgeois en destination «trendy». L’arrivée du tramway qui facilite la circulation contribue aussi à donner un coup de jeune à son image. “Notre maire, Alain Juppé, a compris que le tourisme constituait un axe fort du développement économique”, insiste Stéphan Delaux, son adjoint, président de l'office du Tourisme. La ville a découvert les vertus de la communication et de la promotion, cultivant les deux axes forts issus de son passé millénaire : un riche patrimoine architectural et la notoriété de son vignoble. “Aujourd'hui, le projet urbain nous aide à faire connaître les étapes de cette grande épopée historique”, précise Stephan Delaux dont la stratégie touristique est axée sur un tandem complémentaire : le vin et le fleuve. Au-delà de sa notoriété internationale et des manifestations professionnelles qu’il génère, comme Vinexpo, le vin est une thématique propice à la fête, dont l’édition 2010 a débuté la semaine dernière. Le fleuve est l’axe principal des aménagements urbains avec un travail sur ses berges, la rénovation des bassins à flots, la création d'appontements, et même d'un mini-port de plaisance, en plein centre, pour attirer propriétaires de yachts et navires de croisière.La ville part aussi à l’offensive, consciente de la concurrence des autres métropoles urbaines, vécue à ses dépens lors de l’attribution du titre de Capitale européenne de la culture. “ Ce n'est pas parce que nous bénéficions d'un nom prestigieux qu'il ne faut pas faire d'efforts”, résume Jean-Daniel Terrassin, directeur de l'office du tourisme. Présente sur les marchés extérieurs, Bordeaux ne néglige pas non plus le marché des congrès, salons et séminaires, qui aujourd’hui contribue pour près des deux-tiers au chiffre d’affaires des hôteliers. Elle peut s’appuyer aussi sur un tissu économique solide dans plusieurs filières porteuses : un pôle aéronautique et spatial majeur en Europe, un secteur vitivinicole, doublés de puissantes filières agro-alimentaires et bois/papier. La ville, qui compte plusieurs universités et grandes écoles, 5 000 chercheurs et une kyrielle de laboratoires. Malgré une capacité supérieure à 8 000 chambres dans l’agglomération, un parc important compte tenu de la population, Bordeaux est pénalisée dans la quête aux grands congrès. Cela n’a pas empêché les Notaires français de choisir pour leur congrès la capitale d’Aquitaine, boostant littéralement la fin du mois.Nathalie Seiler-Hayez, Directrice générale du Regent Grand Hôtel Bordeaux “Voilà deux ans et demi que le Regent est ouvert et qu’il construit sa clientèle en s’appuyant sur deux éléments forts, une dynamique touristique symbolisée par le classement au Patrimoine mondial de l’Unesco, et la réputation de ses crus. Je reviens d’une semaine à Hong Kong pour l’édition asiatique de Vinexpo et je peux témoigner de l’engouement de la clientèle asiatique pour le vignoble de Bordeaux. L’enseigne Regent, très connue en Asie, est un formidable atout et nous avons aujourd’hui une très belle clientèle asiatique, qui arrive en jet privé et occupe nos suites les plus chères. Le positionnement de l’hôtel et sa localisation en centre ville privilégient une clientèle individuelle à haute contribution qui se presse à l’hôtel depuis six mois maintenant. Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 50% par rapport à l’an passé, même si c’était une année difficile. On sent une ville qui bouge, qui crée des événements et qui sait les vendre, comme “Bordeaux fête le vin”, qui vient de débuter. Au mois de mai, la ville a aussi accueilli le Congrès des notaires, un choix justifié par l’attrait nouveau de Bordeaux. On peut dire que cela fait plaisir de voir que cette cité est désormais en vogue”.Sophie Billard, Directrice du Best Western St-Jean“Les quinze premiers jours de mai ont été difficiles, alors je ne vais pas être très enthousiaste même si le mois s’est mieux terminé avec le congrès des notaires. Mais je dois reconnaître que la tendance est bonne depuis le début de l’année. On parle de plus en plus de Bordeaux. On voit enfin des touristes parcourir la ville et on sent que ça bouge. Pour les vacances d’été, la météo sera déterminante ; s’il fait mauvais sur le littoral, les touristes passeront davantage de temps en ville. L’avenir reste toujours aléatoire avec une vision limitée tant les réservations se produisent à la dernière minute. Depuis 7 ans que je suis installée dans le quartier St-Jean, je vois le périmètre évoluer avec l’avancée des travaux, l’installation de nouveaux hôtels et commerce, une meilleure circulation qui facilite l’accès à la gare TGV, qui attend bientôt sa ligne à grande vitesse”. Cécile Carlotti, Directrice du Seeko’o Bordeaux“Depuis la mi-mars, on ressent un net démarrage de l’activité et le mois de mai a été particulièrement bon pour notre établissement. On ne peut pas vraiment dire que nous regagnons une clientèle perdue pendant la crise car l’hôtel est encore récent et venir chez nous est un choix délibéré compte tenu de l’expérience que nous faisons vivre. La zone des bassins est en plein boom immobilier, les promoteurs achètent des terrains pour faire des résidences et des bureaux et on y attend la construction du Musée du Vin qui va encore plus dynamiser le quartier. Nous constatons aujourd’hui une véritable explosion des séminaires qui ont été retardés ou annulés en 2009 et qui reviennent en force en 2010. L’image touristique de Bordeaux a beaucoup évolué et gagné en notoriété, mais en plus on voit bien que Bordeaux est intéressante pour les affaires. Cela fait un mix clientèle plus diversifié.”Fabienne Réaux, Directrice Kyriad Bordeaux St-Jean“Sans faire de politique, il est évident que l’arrivée de M. Juppé a réveillé la ville qui se transforme. Il suffit de passer le matin le long de la Garonne pour se croire au bord de la mer. La reconnaissance de l’Unesco a stimulé la créativité artistique et les manifestations culturelles se succèdent, comme l’exposition en plein air d’une quarantaine de vaches en résines habillées par des artistes contemporains. Bordeaux fête le vin vient juste de démarrer et il y a un sentiment de fête qui change l’atmosphère et qui attire de nombreux Français en escapade sur la ville alors qu’ils n’y auraient pas pensé avant. Nous attendons bien sûr l’arrivée de la ligne TGV qui nous rapprochera de la capitale, d’autant que le quartier St-Jean change et offre un visage amélioré, plus représentatif de la ville pour ceux qui arrivent par le train. Nous avons réalisé un très bon mois de mai car il y a eu de nombreux séminaires et des congrès sur Bordeaux même si le fait de ne pas avoir un hôtel de grande capacité pour accueillir plusieurs centaines de délégués sous le même toit est un facteur négatif du point de vue des organisateurs. Il semble évident que nous pourrions encore faire mieux sur le marché des congrès”.Thierry Gaillac, Président des hôteliers de l'Umih 33Etes-vous satisfait des performances de la ville sur ce moi de mai?Oui bien sûr le mois a été actif et les performances sont meilleures par rapport à 2009, mais nous avions vraiment touché le fond et il n'est pas très difficile de faire mieux. D'autant que le calendrier était plus avantageux pour les hôtels à clientèle Affaires avec l'absence des ponts, qui pour nous est précieuse. On constate une évidente progression des chiffres depuis avril, mais il nous faudra encore bien du temps pour récupérer le rythme de croisière et les performances d'une année comme 2007. La clientèle internationale se fait encore prier et pour les hôtels de catégories supérieures nous avons encore du rattrapage à faire en matière de taux d'occupation et donc de prix moyens, car en période tendue, les deux phénomènes sont liés.Tout le monde est-il logé à la même enseigne ? L'hôtellerie économique et même milieu de gamme avait plutôt bien, en tous cas mieux, traversé l'année 2009. Leur activité est plutôt bien soutenue aussi depuis le début d'année. On peut constater aussi une différence géographique assez nette entre les hôtels de centre ville qui ont été moins touchés que ceux de Bordeaux Lac.
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