Emmanuel Petit, fondateur de Eklo en 2014, continue régulièrement de peaufiner le concept d’une hôtellerie très économique qui ne soit pas dévalorisée. Après avoir évolué vers une formule hybride de l’offre d’hébergement, il a résolument intégré le F&B, cauchemar habituel des hôteliers, comme source d’animation, d’identité et surtout de revenus.
L’inauguration quelques semaines avant le salon de l’Agriculture du navire amiral du groupe, le Eklo Paris Porte de Versailles, a été l’occasion pour Emmanuel Petit, président-fondateur du groupe, son épouse Stéphanie, responsable du Marketing, et toute l’équipe de présenter une nouvelle inflexion de la stratégie Eklo qui met le F&B encore davantage en avant.
Accompagné par le cabinet Depur Expérience de Dan Cebula, Eklo a inauguré son premier French Kiss à Montpellier en même temps que son 10e établissement. Version modernisée de la Guinguette, le concept est à la fois un lieu de restauration, avec une proposition simple, authentiquement française, locavore et responsable. C’est aussi un lieu de vie, animé dès le matin avec le petit-déjeuner, l’après-midi en after-work et plus tard dans la soirée avec des animations régulières pendant la semaine, autour du bar et ses créations signées Aurore Gieu, un partenaire qui a relevé le défi de ne proposer que des alcools français.
Le second French Kiss de la Porte de Versailles est une version encore élargie, compte-tenu de la taille de l’établissement, avec 250 couverts assis en roof-top, face à la Tour Eiffel, et une terrasse couverte de 80 places. Il a vocation à générer un bon tiers du revenu global de l’établissement, qui vise les 10 millions d’euros de CA hors taxes en année de croisière. D’ores et déjà, sur les premiers mois d’activité, il dépasse les 35% avec un succès inespéré de la fréquentation du bar.
Déploiement du concept French Kiss dans le réseau
Pour Emmanuel Petit, il s’agit d’une nouvelle adaptation du concept Eklo pour accentuer son rôle d’animation de quartier, de lieu de vie locale. Tous les nouveaux projets en développement, dont Marseille et Nantes, toutes les extensions en cours comme à Bordeaux et Marne-la-Vallée, vont désormais intégrer un concept French Kiss, un nouveau fer de lance de recettes sonnantes et trébuchantes.
Au fil des ans, le concept initial d’un hôtel très économique avec des chambres standards, avait évolué vers l’hybridation de l’offre : des chambres familiales et des dortoirs jusqu’à six lits pour accueillir tous types de voyageurs, de l’homme d’affaires en quête d’une offre responsable au routard désargenté mais exigeant en passant par les clubs sportifs, les groupes de jeunes et les familles recomposées ou non.
Le développement un peu poussif avant les années Covid a pris une forte accélération avec l’arrivée en 2023 de nouveaux partenaires financiers Bpifrance, Aquiti Gestion et Swen Capital Partners à hauteur de 35 millions d’euros.
Objectif 40 établissements en France d'ici 2028
Emmanuel Petit annonce un plan ambitieux pour passer des 11 établissements opérationnels à ce jour à une quarantaine à travers la France d’ici 2028. Il est d’autant plus ambitieux que le modèle actuel privilégie très largement la construction neuve et l’acquisition murs et fonds. La foncière Ekom Invest porte les murs de 10 établissements, qui font l’objet chacun d’une société de gestion liée au groupe Eklo. Le modèle ne sera pas immuable puisque le navire amiral de la Porte de Versailles est la propriété de ViParis et qu’Emmanuel Petit ne néglige pas de répondre à des appels d’offre pour des conversions de bâtiments, pour des prises en contrat de management, voire dans un avenir plus lointain le lancement de la franchise.
Il sera opportun ensuite d'envisager un développement à l'international.
Pour l’heure, il s’agit encore de consolider le concept, d’en verrouiller tout le cahier des charges avec une dimension RSE très exigeante. Adhérent à la Convention des Entreprises pour le Climat, l’entreprise vient de lancer en interne son réseau de « Colibris », des ambassadeurs RSE dans chaque établissement qui veillent à mettre en œuvre une politique de développement durable avec des expérimentations comme la réutilisation des eaux grises, la réduction de l’empreinte carbone pour maintenir l’Étiquette Environnementale A, la plus haute, décrochée pour tout le réseau.
60% déjà de ventes directes
En développant son identité et sa différenciation dans l’univers d’une hôtellerie très économique où chaque centime gagné se retrouve dans le résultat net, Eklo cherche au maximum à développer les ventes directes qui représentent déjà plus de 60% de son chiffre d’affaires. Le recours aux intermédiaires reste incontournable pour le lancement des nouveaux établissements, mais le travail sur la démultiplication des plateformes spécialisées évite de se retrouver en position de faiblesse vis-à-vis des géants internationaux.
Essentiellement française, à plus de 60%, la clientèle tend à s’internationaliser avec les ouvertures comme Marne-la-Vallée et Paris. La présence de l’équipe commerciale au salon ITB de Berlin vise à accentuer les accords avec les tour-opérateurs internationaux.