Filiale hôtelière de la Compagnie Lebon, Esprit de France compte 11 hôtels en propriété et 3 de plus en contrat de gestion (550 chambres). Le groupe s’appuie aussi sur un réseau de 25 demeures et châteaux réunis dans le Club Esprit de France. Jérémie de Fombelle, aux commandes depuis 18 mois, veut élargir son périmètre dans plusieurs directions.
Après un démarrage incertain et un trou d’air avant l’été, la période olympique et post-olympique a permis au groupe hôtelier Esprit de France de terminer l’année 2024 sur des résultats aussi brillants qu’en 2023, année de référence. En données publiées, le chiffre d’affaires affiche une légère baisse de -4% ou -2,1 M€. Mais cela s'explique par la fermeture totale 4 mois et partielle 6 mois du Pigonnet et de chambres de l’Hôtel Brighton pendant 5 mois. Après d'importants travaux, l’hôtel Le Pigonnet a rouvrir au printemps 2025 pour célébrer fastueusement son 100e anniversaire.
En fait, à périmètre constant, le chiffre d’affaires est en hausse de +1,7 M€ ou +1%. Les taux d’occupation et prix moyens sont restés sensiblement identiques à l’année 2023. La valeur nette réévalué des actifs hôteliers est en hausse de +17 %, soutenue par les prix moyens et taux d’occupation élevés des dernières années, pour atteindre 201,2 M€.
La parenthèse enchantée des JOP produit encore ses effets
La performance de Paris en 2024 est remarquable car le premier semestre de l’année a été particulièrement difficile à gérer. La parenthèse olympique a permis de relancer fortement l’activité et surtout de la prolonger encore à ce jour.
Pour Jérémie de Fombelle, directeur général depuis septembre 2023, le succès médiatique des JOP 2024 a déclenché un vif intérêt de la clientèle internationale, notamment américaine, qui se précipite depuis la fin de l’année et le premier trimestre 2025 dans les hôtels parisiens et a permis de finir 2024 avec un TO à 84%.
A eux seuls, les clients américains représentent plus du tiers du chiffre d’affaires, suivis plus loin par les Britanniques, les Français et le reste de l’Europe. Cette forte concentration anglosaxonne est à la fois une opportunité de fidélisation et de diffusion au sein du réseau, et le danger d’une trop forte dépendance qui appelle à une recherche de diversification.
Développer la gestion opérationnelle pour compte de tiers
Propriétaire de ses hôtels, Esprit de France ne cherche pas à se développer trop rapidement et n’agit que sur des opportunités qui correspondent fondamentalement à la philosophie du groupe, celle d’un patrimoine à faire vivre. L’année 2025 marque un début d’accélération avec une prise de participation dans le capital du groupe Les Aubergistes Lyonnais, propriétaires de trois établissements dans la capitale des Gaules.
L’autre axe de développement hôtelier passe par la signature de contrats de gestion avec des propriétaires soucieux de bénéficier de l’organisation mise en place par le nouveau directeur général. " Nous avons fait en sorte de disposer de tous les services nécessaires à la gestion pour compte de tiers. Nous opérons déjà trois établissements parisiens et d’autres pourront rejoindre le portefeuille, qu’ils souhaitent ou non faire apparaître le label Esprit de France ".
S'appuyer sur un Club Esprit de France élargie pour favoriser la découverte de la France
Le troisième axe pour élargir le périmètre s’appuie sur le Club Esprit de France. A ce jour, 25 demeures historiques et châteaux-hôtels en font partie. Ils profitent des conseils en gestion et d’un appui commercial. Jérémie de Fombelle compte tripler leur nombre dans les trois ans qui viennent.
Derrière cette volonté d’expansion, la stratégie consiste à inviter les clients des établissements parisiens à prolonger leur séjour en France dans l’un ou plusieurs des membres du Club. Le modèle économique est en train d’évoluer à travers des partenariats conclus avec les grands réceptifs parisiens pour concevoir des « Routes Esprit de France » qui relieraient les hôtels de Paris avec les châteaux en région. Les membres du Club n’auront plus à payer de cotisations mais simplement des commissions sur les ventes générées par le siège.
