
A l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires, Denis Hennequin a réaffirmé les ambitions 2015 du groupe, à travers le repositionnement des enseignes économiques, la poursuite du développement, le rééquilibrage des sources de profits. Il a laissé à Yann Caillère le soin d'annoncer un effort supplémentaire sur les marques haut de gamme, après le lancement de la mega brand Ibis.
Accor sur tous les fronts devant ses actionnaires. Denis Hennequin pouvait se réjouir des bons résultats financiers de l'exercice 2011, de la marge brute record qui autorise le paiement d'un dividende exceptionnel, de la remontée du cours de 30% depuis le 1er janvier 2012... Mais il en faut toujours plus pour satisfaire les actionnaires, qui ont aussi vu le cours perdre 40% en 2010 et qui réclamaient plus de dividendes à défaut de capitaliser sur une montée du cours.Denis Hennequin leur a réaffirmé la solidité des fondamentaux du groupe Accor et la poursuite d'une stratégie qui fait ses preuves, au vu de l'amélioration constante de la rentabilité des investissements. Trois chantiers sont lancés en parallèle : celui des marques et de leur repositionnement, à commencer par la "mega brand" Ibis dont le déploiement sera concrétisé à 70% à la fin de l'année ; celui de la distribution avec un renforcement des outils informatiques, revenue management, et partenariat web ; et celui du développement qui doit accentuer la présence d'Accor sur les continents qui connaissent le plus de croissance, Asie-Pacifique et Amérique Latine.En parallèle, le P-dg a insisté sur les valeurs éthiques, qui font partie de l'ADN du groupe, qui se concrétisent par le lancement du programme Planet 21 en matière de développement durable et de responsabilité sociale, complété par les actions de la Fondation Accor ; et par l'importance de la gestion des Ressources humaines : recrutement, formation, qualification... défi humain d'une industrie de services, piloté par Antoine Rechter, le nouveau DRH Groupe. La montée en puissance des redevances de franchises (+22% sur un an) et des redevances de management, améliore la rentabilité globale du groupe. Pour autant, le tableau d'analyse des performances de chaque modèle : filiale, franchise, management, à la lueur des catégories hôtelières économique, milieu de gamme, haut de gamme et luxe, et des implantations géographiques fait assez clairement ressortir qu'il y a encore un intérêt financier évident à investir dans l'hôtellerie économique en filiale dans les pays européens. Ce même tableau montre à quel point il est urgent de régler le "problème" Motel 6 aux Etats-Unis qui, malgré une belle remontée en début d'année, est loin d'atteindre la rentabilité souhaitée.En prenant la parole sur les opérations stratégiques, Yann Caillère, directeur général délégué, a insisté sur le potentiel de croissance que réservaient les marques haut de gamme, Sofitel, Pullman, M Gallery et Mei Jue en Chine. Elles sont très sollicitées en matière de développement dans les pays actuellement en forte croissance (BRIC) et affichent des RevPAR Index très au-dessus des performances moyennes du marché. Ce discours voulait balancer toute l'attention qui va être focalisée dans les mois à venir avec le lancement de la campagne de communication en faveur de Ibis mega brand, déclinée en Ibis (rouge), Ibis Styles (vert) et Ibis Budget (bleu), touchant toutes les catégories de clientèles économiques du jeune au représentant, des familles aux sportifs, des branchés aux économes.Ce fut l'occasion aussi pour réaffirmer le travail à poursuivre sur la distribution électronique ou digitale, qui représente déjà 2 milliards d'euros sur les 6 milliards de CA. La centrale de réservation TARS, et ses déclinaisons web, voient déjà transiter 60% des ventes, contre 40% pour la vente directe dans les hôtels. Les enjeux sont énormes et la mise à jour des plateformes et la formation au Revenue management va continuer d'être une priorité.L’objectif pour Denis Hennequin est de faire peser les autres continents davantage dans les profits d’Accor. Quand l’Europe représente encore 60% des bénéfices, la montée en puissance de l’Amérique Latine et de l’Asie-Pacifique devient urgent pour équilibrer les risques et profiter des poches de croissance. Sur les 114 000 chambres et 681 hôtels déjà signés dans le pipeline à mars 2012, 50% sont situés en Asie Pacifique, 13% en Amérique Latine, 10% en Afrique et Moyen-Orient, 1% en Amérique du Nord et "seulement" 26% en Europe.