
Le coup d'Etat qui a renversé en début de mois le président des Maldives, Mohamed Nasheed, accentue la pression des forces islamistes sur le gouvernement de cet archipel de l'Océan indien qui vit principalement du tourisme.
Après l'interdiction des spas, soupconnés de "pratiques sexuelles", les nouveaux dirigeants veulent supprimer les massages, "jugés impurs", et l'alcool dans les hôtels. Les annulations de voyages se multiplient.La révolte populaire s'était jusqu'à présent limitée à la capitale et l'ile principale de Malé. La contagion semble gagner désormais tout l'archipel. Le ministère des Affaires étrangères déconseille la visite du pays, sauf raison majeure. Les touristes qui ne faisaient que transiter par l'aéroport, toujours ouvert et en sécurité, pour aller dans les hôtels sur les îles privées, sont aujourd'hui plus réticents devant l'accumulation de signes radicaux.Les hôtels ont refusé de fermer leurs spas, malgré l'interdiction proclamée par le gouvernement du président déchu, qui voulait donner des signes à sa majorité islamiste. Il est revenu sur sa décision avant d'être exclu du pouvoir, mais la pression ne s'est pas relâchée. Le nouvel homme fort des Maldives, l'ex-vice-président Mohamed Waheed Hassan Manik, dénonce désormais le port du bikini et la consommation d'alcool.Le tourisme pèse pour plus du tiers du PNB national et 75% des recettes en devises. L’archipel accueille quelque 470 000 touristes annuellement dans les 90 îles-hôtels, à 75% européens. Le choc des cultures musulmane et occidentale, évité soigneusement jusqu’à ces dernières années, ne semble plus pouvoir être préservé.
