Dans le cadre de ses espaces inspirationnels, le salon Equiphotel cherche à multiplier les interventions de designers, d’architectes-décorateurs, et pourquoi pas d’étudiants en design qui peuvent apporter un regard frais sur l’hospitalité d’aujourd’hui et de demain.
C’est le sens du partenariat que Béatrice Gravier, directrice du salon, a conclu avec l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle – Les Ateliers, à Paris, incitant les étudiants à réfléchir aux nouvelles façons de vivre et recevoir dans l’hôtellerie et la restauration.
Une vingtaine d’étudiants a relevé le défi en ayant carte blanche pour choisir le cadre de leur projet et son usage : dormir, se restaurer, travailler, cuisiner, rencontrer, prendre soin. Ils ont travaillé pendant quatre mois sous la conduite de trois directeurs de projets, designers professionnels, pour produire « 20 projets singuliers où l’hospitalité s’incarne aussi bien au cœur de vignes que dans un camping flottant, un village vagabond ou encore sous un chapiteau culinaire …»
Le brief ne leur imposait pas de réfléchir à la viabilité économique du projet proposé, mais plusieurs élèves ont poussé loin la réflexion et la conception, en y associant mode de réservation, élaboration des concepts, systèmes de paiement... Les étudiants avaient notamment pour mission de donner du sens à la définition du design portée par leur école : la discipline de la conception du sens, selon la directrice de l'ENSCI, Frédérique Pain.
Les vingt projets, chacun accompagné d’une vidéo inspirante, seront mis en scène dans l’espace dédié Innovation Lab du salon Equiphotel. La présence des concepteurs pourrait conduire à des prises de contact entre les jeunes designers, bientôt sur le marché du travail, avec des investisseurs séduits par leur créativité.
Cinq univers inspirants les nouveaux territoires de l'hébergement marchand
Les projets ont été regroupés autour de cinq univers, qui marquent certaines tendances dans ce qui pourrait être une hospitalité revisitée :
- Nouveaux Horizons, où les hospitalités sont pensées pour unir, réunir et partager
- Lieux en transition ou interstices, où les voyageurs séjournent en terrains méconnus
- Espaces thématiques, où l’on fait la part belle à tout ce qui fait du bien
- Hospitalité publique, où l’on se rassemble pour mieux vivre ensemble
- Extensions, où l’on s’échappe grâce à la nature, l’air et l’imaginaire
Si toute la diversité sera exprimée lors des 5 jours du salon, le voile s’est levé sur plusieurs d’entre eux, représentatifs de l’imagination fertile des étudiants et aussi de leur sens des réalités.
Maël Masson et sa volonté d’Habiter la mer avec son camping flottant en est une belle illustration. Original, écologique, ludique ses tentes flottantes ou voiliers statiques pourraient trouver leur place dans une baie bretonne. Il a imaginé aussi bien les structures, le sourçage des matériaux, l’organisation des loisirs et le modèle de fonctionnement.
De son côté, César Lardon, avec Otium, offre aux randonneurs, cyclotouristes, pèlerins et autres marcheurs des étapes pour se reposer, se ressourcer, se recharger les batteries virtuelles et réelles dans des cabanons compacts abrités dans des lieux de cultes désacralisés. Petites chapelles modernes en bois dans réfectoires de monastère, Otium associe spiritualité, détente et sécurité.
Il reste encore dix-huit projets à découvrir, certains très pragmatiques d’autres plus fantastiques mais ils participent à la volonté du salon pour son édition 2024 de reculer les frontières du raisonnable en « osant » l’ouverture d’esprit.
