
Périodes de confinement, fermeture des frontières, restrictions sanitaires, distanciation physique ... les destinations urbaines européennes souffrent du manque de touristes et visiteurs. L'impact est violent sur tous les marchés. Hospitality ON débute ici une série d'analyses et d'entretiens pour se projeter au delà de la crise actuellement traversée. Les chiffres parleront mais aussi les acteurs de ces territoires, leurs plans d'actions ainsi que les professionnels qui travaillent dans ces destinations.
Inédit, sans précédent.... de nombreux qualificatifs reviennent pour échanger sur cette crise qui pousse les professionnels du tourisme et les destinations dans leurs retranchements. Les performances 2020 des métropoles européennes qui ont le plus souffert de la pandémie illustrent la violence de l'impact. Arrêt puis forte diminution des rotations aériennes, annulation en cascade des événements, recourt massif au télétravail ont tari la manne de clientèle corporate et étrangère qui occupe habituellement en majorité les hébergements de ces destinations. Comment ces destinations vont-elles se positionner pour favoriser la reprise de l'activité touristique ?
Sur le podium des villes ayant ressenti le plus fort impact sur le RevPAR des établissements hôteliers :
- Barcelone (-82,7%)
- Rome (-82%)
- Amsterdam (-81,3%)
Barcelone et Amsterdam enregistrent également la plus forte chute de TO avec -62,9 points au nord et -62,2 points au sud de l'Europe.
Cette crise pousse les professionnels du secteur et les destinations à s'interroger sur la nature de leur tourisme et leurs priorités stratégiques. Les deux métropoles ayant fait passer les signaux les plus répulsifs pour le tourisme de masse sont celles qui ont le plus souffert en 2020 et 2021 : Barcelone et Amsterdam. Les locations meublées sont par exemples interdites dans le centre historique d'Amsterdam tandis que les coffee shops, vecteurs d'un tourisme en décalage avec les objectifs de la ville, seront peut-être bientôt interdits aux personnes non ressortissantes des Pays-Bas.
A Barcelone, après un moratoire de plusieurs années sur le développement hôtelier, le premier projet à sortir de terre sera le Leonardo Royal Hotel Barcelona Fira, 11 étages pour 204 chambres, tandis que la Sagrada Familia, sortie de l'esprit d'Antonio Gaudí, voit une nouvelle tour achevée.
Londres qui continue à surfer sur la vague de croissance initiée par l'accueil des JOP en 2012, fait partie des destinations urbaines européennes les plus touchées avec une baisse de TO de -59,9 points en 2020 (pour un RevPAR en baisse de -77,60%). Après une politique d'immunité collective, le gouvernement britannique a strictement confiné ses citoyens tablant sur une vaccination massive qui devrait permettre aux londoniens de faire repartir leurs activités avant leurs voisins continentaux.
Les établissements hôteliers parisiens ont également fortement souffert de la crise avec une perte d'occupation de -56,3 points entrainant une baisse de RevPAR de -77,30%.
A l'inverse, les villes dites secondaires françaises ont mieux tiré leur épingle du jeu avec des TO en baisse plus modérée : - 40,4 points à Lyon, -37 points à Bordeaux et - 30,9 points à Marseille.
Le parc hôtelier a dû fermer ses portes dans la majorité des destinations urbaines européennes notamment durant la première vague de confinement.
Le marché parisien a fortement été impacté par le deuxième confinement lancé fin octobre 2020 suivi de près par Madrid et Bruxelles.
Dans ce contexte où la concurrence nationale et international va fortement se tendre dans toute la phase de reprise où les destinations vont fortement attaquer leurs marchés domestiques et de proximité, quelles seront les stratégies de métropoles européennes ? Le tourisme sera-t-il perçu comme une nuisance ou un vecteur d'activité économique ? Comment les professionnels sont-ils associés aux démarches de ces destinations urbaines ? Quels plans de relance mis en œuvre ?





