OYO, ou la start-up indienne qui s’est brûlée les ailes pour avoir voulu aller trop tôt trop loin ?

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Publié le 15/01/20 - Mis à jour le 23/10/24

Business buildings

L’opérateur est actuellement en train de vivre un recul historique de son activité. Il s’est retiré de plus de 200 marchés et a organisé une vague de licenciements pour couper sur les coûts opérationnels. L’entreprise globale tente ainsi, tant bien que mal, de rétablir l’équilibre budgétaire pour complaire à ses investisseurs.

Start-up et hôtellerie font-elles réellement bon ménage ? Comment supporter une croissance exponentielle et délivrer les prestations attendues ? Le géant OYO a peut-être tenté de grandir trop rapidement.

L’opérateur indien a entamé un plan social et de restructuration globale à la demande de son plus grand investisseur, le conglomérat japonais SoftBank, pour réduire les dépenses et limiter les pertes que le groupe engrange. Son fondateur le justifiait à la fin de l’année 2019 : la start-up vit à crédit afin d’accélérer son processus de développement.

Ritesh Agarwal, fondateur et PDG d’OYO, déclarait en septembre dernier :

Étant donné que nous continuons à faire des investissements prospectifs sous la forme d'un soutien à nos propriétaires d'actifs, du développement de notre technologie, de l'intégration des prix, de la gestion des revenus, de l'acquisition de talents, de la formation et du développement au niveau du groupe, nous ne sommes pas encore rentables.

Mais cette raison n’est plus suffisante. Un plan global de recul de son activité a été initié. Déjà un quart de l’offre sur son marché historique (l’Inde), soit un peu plus de 65 000 chambres, a été retiré de sa plateforme depuis le mois d’octobre. Le même mois, l’opérateur annonçait pourtant se lancer sur un nouveau marché : le Japon. Le mois d’avant, il s’attaquait au segment luxe en Arabie Saoudite tout en demandant des fonds complémentaires. Celui encore d’avant, il lançait le premier Capital O aux Emirats Arabes Unis. Puis en juin dernier, il investissait massivement sur le marché américain.

Avec une croissance effrénée, OYO annonçait vouloir dépasser le numéro un de l'hôtellerie mondiale, le groupe Marriott, d’ici l’année 2023. L'indien était en bonne voie jusqu’à présent, avec un portefeuille au 1er janvier 2019 de 458 000 chambres dans 8 pays (données Hospitality ON), montant qui était alors multiplié par 8,7 par rapport à 2018, le plaçant à la 8ème place du classement mondial.

Aujourd’hui, l’ordre du jour est à l’économie. En plus de 200 villes qui ne serait plus comprises dans la zone de chalandise de l’hôtelier, près de 2 000 postes auraient été supprimés à travers le monde selon le média américain, alors que le groupe embauchait près de 20 000 personnes globalement, avant le plan social. Les postes impactés seraient avant tout lié à la masse salariale en Chine (12 000 personnes employées sur place), son deuxième plus gros marché, et en Inde (10 000 personnes employées).

Ritesh Agarwal s’est exprimé à ce sujet auprès de ses employés à travers une lettre ouverte sur les orientations 2020 de la société et envoyée à tous les collaborateurs d’OYO :

L'une des implications des nouveaux objectifs stratégiques pour 2020 est que, comme l'équipe de direction, nous réorganiserons davantage d'équipes dans les différents métiers et fonctions.  Et cela signifie que, malheureusement, certains rôles chez OYO deviendront redondants à mesure que nous poursuivrons la synergie des technologies, l'amélioration de l'efficacité et l'élimination de la duplication des efforts entre les entreprises ou les zones géographiques. Par conséquent, nous demandons à certains de nos collègues concernés de changer de carrière en dehors d'OYO.

Le nombre de poste supprimé n’a cependant pas été communiqué. En parallèle de l’annonce de ce plan social amorcé, l’entreprise reconnait également être en difficulté et entamer une stratégie de réduction des coûts d’exploitation, en se recentrant « sur les emplacements et les immeubles rentables » et en se délestant du patrimoine trop coûteux « qui dilue nos marges », d’après Ritesh Agarwal.

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