Un nouveau pas est franchi dans l’histoire de la conquête spatiale. Après les missions de recherche sur l’astre céleste, c’est au tour des touristes de débarquer sur la lune. La NASA ouvrira les portes de sa Station Spatiale Internationale (ISS) aux voyageurs individuels dès 2020.
La NASA vient d’annoncer le lancement de ces « missions d’astronautes privées d’une durée maximale de 30 jours » pour l’an prochain. Elle officialise ainsi l’ouverture de la Station Spatiale Internationale à des fins commerciales, sujet qui était en discussion depuis des années afin de réduire les frais d’exploitation annuels de la station. Deux excursions seront organisées par an au début, pour une douzaine de passagers chacune.
Les heureux élus pourront s’offrir le voyage pour une cinquantaine de milliers de dollars, sur la base de 35K USD la nuit. Ils auront la possibilité de rester jusqu’à trente jours en orbite, séjour pendant lequel seront pris en charge l’hébergement, la nourriture, l’eau et l’oxygène embarqué, indispensable pour pouvoir respirer à bord. Le trajet aller-retour jusqu’à la station sera réglé séparément à l’un des deux opérateurs privés agréés par la NASA, Boeing et SpaceX, et se déroulera à bord de capsules spécialement habilitées pour le voyage dans l’espace.
Préalablement au voyage, les personnes désireuses de faire l’excursion devront démontrer de bonnes conditions physiques à travers une série de tests qui évalueront ces dernières. Après cela ils recevront une préparation au voyage. Les membres de l’équipage recevront également une formation de leur côté, notamment sur l’aspect médical et sur les conditions de vie à bord du vaisseau puis de la station spatiale.
Enfin la NASA « poursuivra ses recherches et ses essais en orbite terrestre basse afin d'éclairer ses plans d'exploration lunaire, tout en collaborant avec le secteur privé pour tester des technologies, former des astronautes et renforcer l'économie spatiale en plein essor » rappelle un communiqué. La collaboration avec le monde de l’entreprise ne se limite donc pas à ce projet pour l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace (traduction française du nom complet de la NASA), mais s’étend également à des opérations de recherche spatiale, comme la mission lunaire Artemis qui fera marcher la première femme sur la Lune en 2024.
Les excursions touristiques lunaires ne sont cependant pas une nouveauté. La société russe Energia Rocket and Space Corporation (RSC Energia) avait déjà annoncé l’an dernier la commercialisation de voyages sur la Lune à partir de leur vaisseau spatial Soyouz. Le prix moyen du billet avait été estimé entre 150 et 180 millions USD. Le premier passager, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, devrait prendre place à bord en 2023, soit trois ans après les premières excursions de la NASA annoncées pour 2020. Une preuve que, cinquante ans après le lancement du satellite soviétique Spoutnik 1, la course à la conquête de l’espace est encore loin d’être terminée.