Jean-Claude Dardelet est adjoint au maire de Toulouse et vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’attractivité du tourisme de l’Europe et de l’international. Il exerce par ailleurs des fonctions dans l’industrie spatiale où il vend des satellites.

Comment l’Agence d’Attractivité de la métropole accompagne-t-elle les professionnels du tourisme du territoire ?

En temps normal, nous assurons un rôle de mutualisation, de l’accompagnement au quotidien, de la formation, de la communication.

Dans le contexte actuel évidemment, les actions de l’agence sont un peu différentes. Nous sommes dans des dispositifs de réaction rapide, d’intervention, d’influence auprès des autorités. Cela créée davantage d’interconnexions peut-être un aspect positif de cette crise, elle nous force à davantage communiquer avec toutes les parties prenantes publiques et privées.

Cette crise catalyse beaucoup de transformations qui étaient déjà amorcées avant début 2020. Quelles sont celles qui sont pour vous les plus importantes ? Comment la destination Toulouse Métropole envisage-t-elle de s’en saisir ?

Cette crise est multi facettes. C’est une crise sanitaire, c’est un virus qui touche la santé de tout le monde sans exception mais avec des effets collatéraux majeurs concernant les volets économiques, les volets sociaux et sur les volets sécuritaires aussi.

Il nous appartient, en même temps que tous les acteurs publics, de réagir, de nous interconnecter et de faire en sorte d’accompagner tout le monde pour traverser cette crise.

Nous savons désormais que la crise à une fin, c’est une question de semaines, de mois, de trimestre, de semestre, la fin est programmée.

Nous mettons en place au niveau des collectivités des mesures d’urgences avec plusieurs dizaines de millions d’euros.

Nous avons franchi l’été avec un certain nombre de bonnes nouvelles des chutes de croissance dépassant les 50% étaient anticipées ; mais fort de réactions rapides, d’initiatives vertueuses, la décroissance s’est limitée à 30%.

Nous nous apprêtions à vivre une rentrée de septembre-octobre avec une reprise de l’activité de tourisme d’affaires puisque c’est le gros de l’activité à Toulouse.

Or, en septembre, la crise a recommencé et nous sommes retombés dans les tréfonds de cette crise qui n’en finit pas, avec de nouvelles mesures qui empirent chaque semaine et nous vivons tous à l’aune de l’information du soir à la radio ou à la télévision, qui va durcir chaque jour davantage les conditions économiques.

Nous avons mis en place une charte de continuité, nous parlons de protocole de continuité pour les écoles, nous parlons de protocole de continuité pour les hôpitaux et nous parlons de protocoles tout court pour les acteurs du tourisme, de l’événementiel, de l’hôtellerie.

Nous avons tous co-signé cette charte « Toulouse Safe » qui est faite pour rassurer tous les donneurs d’ordre, les visiteurs, les touristes, les tours opérateurs.

Vous avez beaucoup travaillé ces dernières semaines en concertation avec les acteurs du territoire afin de réfléchir à votre plan d’action. Quelles sont les priorités pour 2021 ?

Il va falloir d’abord franchir Noël car 2021 pour beaucoup c’est bien loin. Nous essayons d’inventer là aussi, de maintenir les activités, de faire en sorte qu’il se passe des choses à Noël même si cela va être compliqué.

Pour 2021, Toulouse est connue pour être la ville d’Airbus, la ville du spatial. Nous travaillons déjà à la relocalisation, Toulouse est surtout une ville d’industries souveraines, qui sont des priorités nationales et européennes.

Nous travaillons à la venue d’une équipe de l’agence européenne du climat, nous nous préparons à accueillir des grosses entreprises très structurantes, très performantes dans le domaine de la santé, des biotechs, des medtechs, sur tous les domaines de l’intelligence artificielle, sur des volets aussi bien académiques de la recherche que de l’industrie, nous nous préparons à des diversifications. 

L’aéronautique et le spatial prenaient de l’ampleur et nous finissions par oublier des pépites toulousaines qui étaient déjà importantes voire énorme en taille et en enjeux et en potentiel d’emplois. Nous amplifions et renforçons nos actions sur ces domaines et avec je l’espère des succès annoncés très bientôt.

Si nous réagissons bien, la crise permettra de réconcilier un certain nombre de choses. Je pense qu’elle va réconcilier le numérique avec l’humain, elle va permettre de réconcilier le rural et l’urbain, elle va permettre de réconcilier l’écologie avec les technologies. C’est important dans le contexte actuel car il y a une sorte de défiance contre les technologies et Toulouse est une ville technologique.

Nous voyons que les entreprises investissent aujourd’hui et utilisent la crise pour murir leur lieu d’implantation. Elles cherchent un territoire le plus résilient possible pour leur développement.

Autre axe important, la réconciliation entre les habitants et les touristes. Les habitants des villes deviennent eux-mêmes touristes et redécouvrent leur ville ou découvrent leur ville car nous sommes souvent cantonnés dans nos lieux d’habitation, nos lieux de travails et nos quelques lieux de loisirs et cette nouvelle période nous a invité à découvrir d’autres espaces de la ville.

Pour finir la réinsertion d’évènements et de la culture en ville pour tout le monde, un nouveau contact pour les habitants eux-mêmes avec leur propre ville.

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