
Jeffrey Messud a fondé Xotelia en 2012 pour permettre aux petits hébergeurs de synchroniser leur calendrier de réservation sur les différentes OTAs spécifiques, comme Booking, Expedia, Airbnb, Agoda ou Wimdu. La société a récemment profité de l'investissement de 1,3 millions d'euros du fonds d’investissement Newfund et est désormais implantée dans 63 pays. Elle a noué des partenariats avec 58 agences en ligne.
La création de Xotelia est partie d'un constat : l'idée de channel manager existait déjà dans le monde de l'hébergement marchand, mais aucune solution n'était adaptée aux besoins des petits acteurs du marché, comme ceux de la location saisonnière. Nous avons ainsi développé un outil moins complexe que ceux déjà disponibles pour les hôteliers, avec une interface simplifiée, et connecté à des OTAs spécifiques du marché et non à celles de la grande hôtellerie. Notre modèle est basé sur un abonnement fixe, de 11 à 19 euros hors taxes, avec un engagement sur douze mois. Quel est le profil de vos clients ? Nous sommes aujourd'hui présents dans une soixantaine de pays et nous couvrons plus de 15 000 unités dans le monde, dont 50% de chambres d'hôtes, 25% d'hôtels de petites et moyenne capacités, et 25% de locations saisonnières ou de courte durée. 58% de nos clients sont français, 16% sont européens et 19% sont internationaux. En ce qui concerne les locations saisonnières, nous avons ce que nous appelons des professionnels, soit des personnes pour lesquelles la location d'hébergements est une activité à plein temps, comme des semi-professionnels, pour qui cela représente un complément de revenus. Alors qu'elle représente une part importante de votre clientèle, pensez-vous que la location de courte durée entre particuliers doit faire l'objet d'une règlementation plus claire? Je pense que nous sommes actuellement dans une période de transition. La location de courte durée entre particuliers ne peut pas être ignorée alors qu'elle répond à une nouvelle demande des consommateurs, qui veulent une expérience différente de celle de l'hôtellerie traditionnelle, mais doit effectivement faire l'objet d'une règlementation similaire à celle qui s'applique aux autres formes d'hébergements marchands. L'intérêt des clients pour ce concept est tel que plusieurs groupes hôteliers investissent dans des sociétés positionnées sur le marché pour comprendre le comportement des consommateurs. C'est notamment ce que vient de faire AccorHotels en reprenant Squarebreak et Oasis Collections. Quels sont vos objectifs de croissance ? Nous visons les 50 000 unités d'ici la fin de l'année 2016, contre 15 000 actuellement. Notre base augmente au rythme de 10% par mois, 84% de nos clients renouvellent leur abonnement, et 70% de notre croissance se fait à l'international. En termes de revenus, nous espérons atteindre un chiffre d'affaires de près d'un million d'euros, soit trois fois supérieur à celui de 2015. Quelle est votre stratégie de développement ? Nous sommes pour le moment en pleine course à l'acquisition de nouveaux clients et nous avons engagé les moyens nécessaires pour y arriver, via la mise en place de forces commerciales. Pour que nous nous développions sur un marché, plusieurs critères doivent être réunis : la clientèle du marché doit être principalement étrangère pour que l'hébergeur ait besoin des OTAs pour remplir ses unités, un nombre assez important d'OTAs doivent être présentes sur la destination pour engendrer un souci de synchronisation des réservations, et les tarifs doivent y être assez élevés pour minimiser les coûts pour le client. Nous sommes également en train de développer notre outil au niveau des régions pour qu'il soit déployé dans les offices de tourisme puis chez les hébergeurs, et nous le commercialisons en marque blanche auprès de réseaux existants sur certains marchés, comme nous l'avons fait au Canada.
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