
Eric-Jean Floureusse fait partie de ces nouveaux hôteliers au parcours atypique qui veulent apporter une vision différente à la pratique du métier. Ce Toulousain de 50 ans, diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulouse et a passé la majorité de sa carrière professionnelle dans l’entreprise familiale, Aéroconseil, un sous-traitant majeur de l’industrie aéronautique. Après en avoir géré la croissance, il a réalisé la cession de toutes les parts à un groupe européen. Débute alors une «seconde vie», selon les propres termes de cet entrepreneur dans l’âme qui veut trouver un catalyseur de ses différentes passions : l’art, les antiquités, le design et le management. L’hôtellerie lui apparaît alors comme le cadre idéal pour ses nouvelles expériences.
La holding personnelle, Double Double 8 (Groupe 88/88), en référence à la numérologie chinoise qui attribue au 8 toutes les vertus de la réussite, sert de vecteur aux nouvelles ambitions. «Je voulais un nom qui puisse évoluer à l’international et qui n’ait pas de référence précise à une activité pour pouvoir être au carrefour de plusieurs». De fait, le groupe est présent dans le design et l’édition de mobilier, les antiquités et la vente d’œuvres d’art et, depuis quelque temps, dans l’hôtellerie avec l’acquisition et la transformation du Hameau des Baux, à proximité d’Arles, au cœur des Alpilles.Alors qu’il cherchait plutôt une propriété dans la capitale, sur le Rive gauche, Eric-Jean Floureusse trouve ce petit hameau, au bout d’une allée d’oliviers, à deux pas des Baux-de-Provence. Le coup de cœur l’entraîne dans d’importants travaux pour expérimenter son nouveau concept et en faire la vitrine de son approche hôtelière. Les différents bâtiments, dont une chapelle, sont regroupés autour d’une place de village plantée de grands arbres… De quoi prolonger l’ancrage provençal tout en lui apportant la «touche artistique» qui va marquer la différence. Avec l’aide d’une antiquaire, Emmanuelle Vidal, chaque chambre, chaque espace revit en changeant d’époque et de style. Mais le plus important pour Eric-Jean Floureusse, c’est de conjugueur luxe, liberté et diversité. «Mon modèle économique repose sur la mixité des propositions, le Hameau est un «show room» de nos productions de mobilier et luminaires, il comporte une galerie d’art où les œuvres sont en vente ; elles sont aussi exposées partout dans l’hôtel pour les mettre en situation. Les propositions hôtelières sont complètes mais avec une grande autonomie du client qui peut prendre le petit-déjeuner jusqu’à midi, se servir lui-même au Bar Honesty ; embarquer dans l’un de nos coupés vintage pour faire une ballade dans la région. Parallèlement, l’idée est d’optimiser la charge du personnel en jouant la polyvalence, avec une approche «butler», explique le nouveau propriétaire. Le Hameau connaîtra bientôt une extension et des manifestations culturelles y sont d'ores et déjà programmées. Des partenariats ont été engagés avec l’Ecole nationale de Photographie d’Arles, toute proche, et avec les éditions Actes Sud. Des artistes sont accueillis en résidence pour qu’ils puissent réaliser leurs créations et côtoyer les clients.Cette approche qui veut intensifier l’expérience du séjour, à l’inverse des locations saisonnières, doit servir de fil directeur à la «Collection» que compte bien poursuivre Eric-Jean Floureusse. Il n’a pas renoncé à ses projets parisiens et à d’autres maillons complémentaires, même si, pour l’instant, le lancement du Hameau et des travaux d’extension vont mobiliser son énergie et celle de son équipe hôtelière, pilotée par Fabienne Martinez, ancienne du groupe hôtelier Sibuet (Cour des Loges, Ferme de Marie, Lodge Park…)
