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Club Med, Henri Giscard d’Estaing persiste et signe pour l’avenir

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Publié le 15/06/09 - Mis à jour le 17/03/22

• Décidé à répondre fermement aux attaques de Bernard Tapie, Henri Giscard d'Estaing a profité de la présentation des résultats semestriels du Club Med pour montrer le chemin parcouru en 4 ans et la pertinence de sa stratégie. • Dans un contexte difficile, avec des événements exceptionnels qui n'ont pas arrangé les affaires du Club, la perte semestrielle se creuse mais plusieurs indicateurs positifs laissent espérer que le modèle économique va produire ses effets.

Devant les analystes financiers, Henri Giscard d'Estaing a alterné un discours de conviction, un esprit battant face aux attaques et une volonté de démonstration de la pertinence des choix opérés sous sa direction pour rétablir la rentabilité du Club Med. Il avait contre lui de devoir justifier des résultats semestriels dégradés par rapport à la même période en 2008. Sur six mois, le chiffre d'affaires a reculé de 4 % à 724 millions d'euros,le résultat opérationnel affiche 9 millions d'euros de perte contre 5 millions de bénéfice pour l'hiver 2008, et la perte nette se creuse à 22 millions d'euros “en grande partie en raison d'éléments non récurrents”, insiste Michel Wolfovski, directeur général du Club Med. Il faut dire que la grève en Guadeloupe, la grippe A au Mexique, les frais de restructuration interne et le coût de reconstruction du Club de Bora Bora pour 22 millions d'euros se sont directement retrouvés dans l'affaiblissement du résultat net.Le groupe renforce également son plan d’économies d’autant que les réservations pour l’été marquent à ce jour un retrait de 18% en volume d’affaires par rapport à la même date l’an passé. Les capacités sont réajustées à la baisse de près de 9 % et le programme de “productivité des coûts de structure” passe de 31 à 56 millions d’euros. D’autres cessions d’actifs sont prévues pour 45 millions en 2009 et 50 millions supplémentaires en 2010.Dans une série de chiffres négatifs, Henri Giscard d'Estaing pointe le doigt sur des éléments qui démontrent le bien fondé de ses choix : “Certes nous avons perdu 39 000 clients au total sur cette période hivernale, mais nous en avons gagné 22 000 sur les seuls villages 4 et 5 tridents. Nous avons légèrement augmenté notre taux d'occupation à 71,7% et amélioré le RevPAB (revenu par lit disponible) de 2,3% à 107,9 euros, grâce à un meilleur prix moyen par journée de séjour de 3%. Je ne connais pas beaucoup de groupes hôteliers qui ont fait mieux”.En butte aux attaques sur la dérive du Club et l'opacité des comptes par voie de presse du sulfureux Bernard Tapie, le P-dg réaffirme les résultats du chemin parcouru entre 2004 et 2008, quatre années pour changer le modèle économique défaillant de la firme au Trident. “Nous avions perdu 300 000 clients en quelques années et accumulé plus de 200 millions d'euros de perte. Il fallait faire un choix face à la bipolarisation du marché vers le low-cost, d'une part, ou les prestations de luxe, d'autre part. C'est ce choix qui s'imposait face à l'attente de nos clients et la qualité de nos sites”, rappelle Henri Giscard d'Estaing. “Nous avons mené un double effort, d'abord assurer la montée en gamme des villages à travers 600 millions d'investissements sur 4 ans, au bénéfice de 40 villages dans le monde, en fermant parallèlement 23 villages qui ne pouvaient plus correspondre à nos critères ; ensuite procéder à une substitution de clientèle, c'est-à-dire accepter d'en perdre en espérant en gagner davantage avec un meilleur pouvoir d'achat. C'est aussi ce que nous avons réussi. Ce changement de modèle économique était la seule voie possible”, martèle le président.Le patron du Club en veut pour preuve le soutien de ses actionnaires historiques et le succès de l'augmentation de capital destiné à réduire la dette. Il reconnaît que les résultats tangibles ne sont pas encore traduits dans les comptes. “Cela a pris du temps, trop de temps, mais la transformation est faite pour l'essentiel et nous pouvons voir l'avenir au-delà de la crise avec confiance”, assure-t-il. Pour autant, la crise est encore là et bien là. Le Club ne peut échapper à la même série de mesures prises par tous les groupes de tourisme : un renforcement des actions commerciales et un plan drastique d'économies. Le Club se prépare à une campagne de communication d'envergure sur ses marchés clés, en Europe, en Amérique et en Asie, pour “rappeler le caractère unique du Club Med, à travers son offre tout compris”, un message fort par temps de crise.Le groupe renforce également son plan d’économies d’autant que les réservations pour l’été marquent à ce jour un retrait de 18% en volume d’affaires par rapport à la même date l’an passé. Les capacités sont réajustées à la baisse de près de 9 % et le programme de “productivité des coûts de structure” passe de 31 à 56 millions d’euros. D’autres cessions d’actifs sont prévues pour 45 millions en 2009 et 50 millions supplémentaires en 2010.

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