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Classification hôtelière : pose de la première plaque sur l’hôtel Caron

6 min de lecture

Publié le 02/03/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Il y avait foule dans la petite rue Caron dans le IVe pour accueillir Hervé Novelli venu dévoiler le tout premier panonceau traduisant la nouvelle classification hôtelière. • La réforme du classement engagée à la fin de l’année 2008 se concrétise désormais sur le terrain après la réalisation des premiers audits de conformité. • La question demeure du rythme auquel les hôteliers vont s’engager dans le mouvement. Beaucoup de réseaux encouragent leurs adhérents à attendre les limites du calendrier officiel pour se lancer.

La petite rue qui relie la rue Saint-Antoine à la place du Marché Sainte-Catherine, en plein Marais historique, à deux pas de la place des Vosges, avait rarement connu telle affluence, en dehors de la Nuit Blanche. Le ministre Hervé Novelli était attendu sur le pas de l’hôtel Caron pour les propriétaires exploitants, Jocelyne et Alain Thieffry, en compagnie de Didier Chenet, président du Synhorcat auquel ils ont adhéré, et les autres présidents de syndicats dans un grand mouvement oecuménique. Caméras, appareils photos, micros et perches étaient presque aussi nombreux que pour une montée des marches du Festival de Cannes, car l’événement avait portée de grand symbole dans l’univers hôtelier.L’inspection est-elle une procédure lourde pour les hôteliers ? _ C’est un travail minutieux de la part des inspecteurs qui ont été formés longuement sur chacun des référentiels, mais ce n’est pas une invasion qui empêcherait l’hôtel de fonctionner. Le travail de préparation incombe aux hôteliers qui doivent réaliser d’abord le pré diagnostic. Quand ils ont corrigé les faiblesses relevées, le travail de vérification est d’autant plus efficace. On a le sentiment que les exploitants veulent attendre le dernier moment pour prendre leurs nouvelles étoiles qu’ils pourront garder cinq années pleines… mais en faisant cela ils se maintiennent dans un dispositif dépassé, dont la valeur est contestée. Ce n’est pas forcément un bon calcul.Le ministre en charge du Tourisme a dévoilé sous des bourrasques de vent le panonceau officiel qui sera désormais apposé sur tout hôtel qui aura traversé le processus de classification. Sans rentrer dans le détail (voir N°431 du 2 février), la réforme introduite depuis juillet dernier porte sur un nouveau référentiel adapté à chaque niveau de confort, de 1 à 5 étoiles, et sur la procédure qui dégage les préfectures de leur mission d’inspection. Comme le rappelait Hervé Novelli, “Le système précédent, datant de 1986, était devenu inadapté au marché actuel, plus exigeant et concurrentiel. Le nouveau vise à améliorer la lisibilité et la qualité de l’offre hôtelière française, à harmoniser le positionnement des établissements haut de gamme au niveau international avec la 5e étoile, à moderniser les infrastructures en poussant à l’investissement avec des aides fournies par Oseo et, plus globalement, de renforcer l’attractivité de la destination France».La nouvelle plaque rouge, en acier brossé, porte la signature France, signe du maintien officiel de l’engagement de l’Etat dans le classement délivré au final par la Préfecture du département. Le cas exemplaire de l’Hôtel Caron démontre aussi la simplification de la procédure et sa rapidité. En l’espace de deux mois, les formalités peuvent être accomplies en suivant trois étapes impératives : le pré-diagnostic qui accompagne la demande d’audit par un cabinet agréé auprès du Cofrac ; la visite de contrôle du cabinet donnant lieu à un rapport d’inspection dans les 15 jours pour valider – ou non – le nombre des étoiles demandés ; la vérification de la conformité du dossier par la Préfecture qui prend la décision officielle de classement. En l’occurrence, l’hôtel Caron est l’histoire d’une transformation réussie d’un petit hôtel dit «de préfecture», sans charme mais situé dans un quartier très touristique, en boutique hôtel 3 étoiles pour un prix affiché de 250 euros la chambre. Alain Thieffry a repris l’affaire en 2008 et l’a fermé pendant plus de 9 mois pour refaire l’intégralité du réaménagement intérieur. Il a rassemblé plusieurs chambres pour passer de 23 à 18 clés avec un confort particulièrement soigné. La décoration est contemporaine, avec des touches de référence historique dans le mobilier, technologie poussée dans les chambres, accès wifi, room service dans l’après-midi et jusqu’à 1h30 du matin. Les travaux importants ont permis de se mettre directement en conformité pour les normes incendie et les conditions d’accès aux personnes à mobilité réduite. Dès sa réouverture en septembre 2009, Alain Thieffry a suivi avec attention la mise en place du classement hôtelier pour qu’il traduise les investissements réalisés. Il a fait appel au cabinet MKG, dans la liste des tout premiers cabinets agréés Cofrac, et la démarche a pris moins de six semaines. Surpris et fier d’avoir été choisi comme premier hôtel à recevoir le panonceau officiel, le couple Thieffry a fait face avec patience au déferlement médiatique.Il n’en reste pas moins que le ministre Novelli compte sur cette mise en avant pour mobiliser davantage la profession hôtelière qui a voulu cette réforme. Atout France, qui sert de point de passage des demandes à travers le téléchargement du pré-diagnostic sur son site, a du mal à évaluer encore le volume et le profil des demandes, mais il ressort clairement qu’il s’agit davantage d’initiatives individuelles de «pionniers». Comme le rappelle le ministre pour ne pas paraître coercitif, « les établissements souhaitant conserver leur classement en vigueur ont jusqu’au 21 juillet 2012 pour en demander le renouvellement, date limite de validité des étoiles attribuées avant la réforme». Les enseignes et les réseaux volontaires ont compris qu’il était plutôt bon d’attendre.Questions à Valérie Husser, Directeur de MKG QualitingSentez-vous une réticence de la part des hôteliers à solliciter un classement ? _ Il y a eu une très forte vague de demandes d’information dès la parution de la liste des premiers cabinets accrédités Cofrac, dont MKG à travers son département Hotel Class. La concrétisation des devis a mis plus de temps a démarré car le passage à l’acte se fait attendre pour toutes sortes de raisons : ne pas aller plus vite que la concurrence, interroger tous les cabinets, attendre des recommandations des réseaux… Ce sont surtout les hôteliers indépendants qui prennent les devants car ils sont fiers de leur hôtel rénovés et veulent le montrer. Il est symbolique que l’hôtel Caron, que nous avons inspecté il y a quelques semaines seulement, soit le premier à recevoir son panonceau.

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