
La polémique a enflé au fil des semaines estivales sur fond de baisse de pouvoir d’achat et de recherche de vacances économiques : la baisse du taux de TVA en restauration ne profiterait que très marginalement aux consommateurs, malgré les engagements des organisations professionnelles.
Un premier constat a déclenché les hostilités, celui fait par l'Insee début août sur la baisse des prix dans les restaurants et les cafés au mois de juillet : une baisse respective de 1,3 % et 0,7 %. C'est bien moins que ce qu'espéraient les pouvoirs publics et les organisations de consommateurs. Diplomate, le secrétaire d'Etat en charge du Tourisme, Hervé Novelli déclarait : “C'est un bon départ mais il faut faire mieux", tablant sur l'espoir que “les deux tiers et peut être même les trois quarts" des restaurateurs appliquent la baisse des prix “d'ici la fin de l'année". Alors que les prix ont tendance à augmenter régulièrement, l'objectif du gouvernement est de parvenir à une baisse globale comprise entre 3 et 4 % fin 2009.En l'absence de sanctions pour ceux qui ne respectent pas le Contrat d'avenir, contrat moral entre le gouvernement et la profession, Hervé Novelli brandit une carotte qui a peu de chance d'accélérer radicalement le mouvement de baisse de prix, l'instauration du Fond de modernisation de la restauration, le 13 septembre prochain, alimenté par une contribution de 0,12 % sur le chiffre d'affaires et qui accordera uniquement aux restaurateurs engagés par le Contrat des crédits à taux préférentiels. Mais encore faut-il qu'il y ait une réelle volonté d'investir.Mais tout le monde n'est pas aussi patient : "Alors que l'immense majorité de nos concitoyens est confrontée à des difficultés économiques importantes, il est choquant que l'effort qui est demandé à chacun ne soit pas observé par certains professionnels qui bénéficient pourtant d'une mesure financière favorable", tonne le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti qui a proposé un moratoire sur la baisse de la TVA en attendant que la plupart des établissements tiennent leurs engagements. L'idée a été rejetée, mais elle montre un degré d'exaspération chez les politiques qui ne veulent pas être les boucs émissaires d'une mesure qui aurait du trouver un large écho auprès de la population.De fait, si plus de 80 % des enseignes commerciales ont immédiatement saisi l'occasion pour communiquer sur les baisses de prix dans leurs établissements, à peine un restaurateur indépendant sur deux a pratiqué une baisse de prix sur les produits de la carte, et l'affichette “La TVA baisse, les prix aussi” était difficilement repérable dans les restaurants des stations estivales. Embarrassés, les dirigeants des syndicats professionnels se veulent encourageants : "C'est un démarrage, mais il faut confirmer l'effort", affirmait Jean-Pierre Chedal, président des restaurateurs du Synhorcat.La contrepartie la plus visible et la plus immédiate de la baisse de TVA est loin d'avoir atteint son objectif de communication et l'ensemble de la profession est montrée du doigt par des articles rageurs de la presse grand public. Le volet social, plus long à mettre en place, achoppe aussi sur des négociations difficiles même si les organisations patronales ont réussi à rallier la CFTC et la CGC à un projet d'avenant instaurant une nouvelle grille de salaires et la création d'une mutuelle. Les autres syndicats sont décidés à faire échouer son extension.En l'absence de sanctions pour ceux qui ne respectent pas le Contrat d'avenir, contrat moral entre le gouvernement et la profession, Hervé Novelli brandit une carotte qui a peu de chance d'accélérer radicalement le mouvement de baisse de prix, l'instauration du Fond de modernisation de la restauration, le 13 septembre prochain, alimenté par une contribution de 0,12 % sur le chiffre d'affaires et qui accordera uniquement aux restaurateurs engagés par le Contrat des crédits à taux préférentiels. Mais encore faut-il qu'il y ait une réelle volonté d'investir.