
• Après un mois de mars en demi-teinte, en raison d’une baisse des TO, le mois d’avril remet l’activité hôtelière française sur les bons rails du cycle hôtelier. L’activité globale de l’hôtellerie française en Avril, au-delà de 9% de croissance du RevPAR, est davantage en ligne avec la reprise. • En l'absence de grands événements spécifiques, la hausse des taux d'occupation est faible, et c'est la nette amélioration du mix clientèle et donc du prix moyen, qui alimente la remontée du RevPAR vers les niveaux d'avant crise. Ils ont déjà été atteints dans les segments haut de gamme, mais il reste de la marge dans les catégories intermédiaires.
Cette fois-ci, le décalage du calendrier scolaire a été plus favorable et la très bonne tenue de l’hôtellerie haut de gamme est un élément de satisfaction. Pour autant, il faut rappeler que si le chiffre de 9% semble important, en avril 2010, mois de comparaison, la reprise était encore timide (+1% sur avril 2009). Entre 2011 et 2010, il y a eu un effet de vases communiquant entre mars et avril, qui s’est inversé. Si la croissance des taux d’occupation est relativement lente, à l’exception du haut de gamme, on constate une nette amélioration des prix moyens, propre à soutenir la croissance du RevPAR.Du côté positif on peut s’attendre aux bonnes retombées des événements internationaux générateurs de nuitées comme les réunions du G8 en Normandie en mai, l’Airshow du Bourget en Juin, le Congrès mondial de cardiologie en Août, les différentes réunions du G20 qui se succèdent avec un grand rendez-vous en septembre sur la Côte d’Azur. MKG Hospitality table toujours sur une progression annuelle du RevPAR comprise entre 6,5% et 8,5%.Les variations d’indicateurs dans les catégories économiques sont nettement plus limitées que celles des catégories supérieures. C’est bien la présence d’une clientèle d’affaires haut de gamme dans les grandes métropoles qui génère la remontée rapide du cycle hôtelier. Et quand on parle des grandes métropoles, la France connaît un deuxième déséquilibre avec le poids énorme de la région parisienne comme porte d’entrée internationale. En période de marchés professionnels, la Côte d’Azur et Rhône-Alpes équilibrent la puissance parisienne, mais sur une partie de l’année seulement. Les perspectives des mois à venir sont bonnes.Aix-les-Bains gagne la partieDu 20 mars au 3 avril, Aix-les-Bains a accueilli les championnats d’Europe d’Echec apportant plus de 9000 nuitées. Nicolas Durochat, directeur de l’office de tourisme d’Aix-les-Bains, fait le point ?Le mois d’avril a été très soutenu. Il y a eu un bon rebond cette année sur le thermalisme. Nous accentuons nos efforts sur les débuts de saison, notamment avec un chéquier Atout Cure (20 jours de cure, 20 jours d’activités gratuites). D’autre part, le court séjour a démarré plus tôt cette année: la saison de ski se terminant rapidement, les gens ont vite voulu profiter des loisirs de la belle saison. Enfin, dans la foulée des championnats d’échecs, nous avons reçu le congrès des Parcs et Réserves naturels. Notons qu’à Aix-les-Bains possède des typologies touristiques variées et les tendances sont diverses...” En plus des sports de pleine nature, du bien être et du ressourcement, Aix-les-Bains se construit un positionnement démarqué sur les jeux : ?Nous avions déjà accueilli les championnats de France d’échec Jeunes. Cette candidature, nous l’avons porté depuis un an et demi. L’intérêt de se positionner sur ce segment, c’est d’accueillir des événements sur l’ensemble de l’année. La ville ajoute une spécialisation dans les jeux de sociétés, avec ses compétitions de scrabble, de bridge, ses tournois de poker ou de tarot, qui drainent à chaque fois un public de niche, mais qui augmente avec les ambitions de la ville. Nous accueillons par exemple six compétitions de poker chaque année au Casino. L’avantage, c’est que nous gérons le centre de congrès. Sur un championnat comme celui que nous venons de vivre, nous pouvons ainsi nous permettre d’être très attractifs en tarif pour les organisateurs”. Aix-les-Bains a vu s’effriter la fréquentation des curistes depuis deux décennies mais l’hémorragie semble être stoppée. On s’éloigne de plus en plus de l’image d’une ville exclusivement destinée aux curistes pour parler bien-être et remise en forme. ?Nous voulons faire de cette ville le camp de base du ressourcement”, souligne le directeur, qui poursuit : ?Pour les thermes, l’enjeu c’est de consolider la clientèle traditionnelle avec un travail sur les ailes de saisons. La thermalothérapie, contrairement à la cure traditionnelle qui continue, est un nouvel espace de bien être. A l’instar d’un centre de balnéothérapie ou de thalassothérapie sauf que notre eau n’est pas une eau ordinaire ! Nous confortons ce secteur et on le rajeunit. Nous sommes également en train d’investir sur les segments sportifs. Le projet ? S’ouvrir au monde sportif en termes de préparation, de traumatologie”, explique Nicolas Durochat qui rappelle qu’Aix-les-Bains souffre encore un peu du cliché ville thermale-ville âgée, alors qu’elle est dorénavant une cité d’événements, de fête et de ressourcement. ?Avant, on qualifiait Aix-les-Bains de ville d’eau, on doit parler aujourd’hui de capitale du ressourcement, avec ses multiples hôtels avec spa et 4 avec balnéothérapie intégrée”. Concernant le parc hôtelier, celui-ci va d’ailleurs s’étoffer prochainement avec l’ouverture d’un hôtel respectueux de l'environnement (eau chaude sanitaire par panneaux solaires, économie d'énergie, tri sélectif, etc.), le Best Western Aquakub.Il reste à travailler les mois d’hiver, véritable talon d’Achille de la ville. Pour palier cette faiblesse qui entraîne la fermeture saisonnière de près de la moitié des établissements hôteliers, une des solutions réside dans l’accueil de congrès. Pour Nicolas Durochat: ?La priorité des priorités, avec le rebond du thermalisme, c’est le tourisme d’affaire. A cette fin, nous avons intégré toutes les filières: on package à la demande du client les prestations annexes, le transport, l’hébergement, etc. Nous allons mettre le service en ligne prochainement. Nous nous sommes spécialisés dans l’accueil des assemblées générales de fédérations sportives. Le centre de congrès a été rénové et se situe en centre ville : un atout en matière d’organisation. Et puis, grâce au casino, nous avons accès à des salles de réceptions magnifiques. Notre position entre lac et montagne, nos possibilités en matière de nautisme par exemple, nous permet d’offrir un éventail d’activités très large”.La stratégie en oeuvre depuis 2001 visant à repositionner la ville en activant le bien-être et l’environnement naturel, les spectacles et les jeux, et le tourisme d’affaires remet la ville d’Aix-les-Bains dans la course. Course au changement d’image également, si importante dans la compétition à laquelle se livrent les villes aujourd’hui. Musilac, le festival Rock crée en 2002 n’est pas pour rien dans ce virage réussi de l’ancienne ville d’eau… En progression constante, le festival a accueilli, en 2010, 72 000 spectateurs venus écouter entre autres ZZ Top et Mika...Thierry Pecorella, directeur général du Radisson Blu et de la résidence Les Loges du ParkAix-les-Bains attire plusieurs types de clientèle. Sur quel segment votre hôtel se situe-t-il ? Cet hôtel, dirigé par le groupe Rezidor, est le seul hôtel 4 étoiles du centre ville d’Aix-les-Bains. Notre clientèle est composite. Nous recevons à la fois des hommes d’affaires et des touristes d’agrément, que ce soit en individuels ou en groupes. En revanche, nous sommes peu touchés par la clientèle des curistes. La clientèle de séminaire est importante et touche tous les types d’industries (issue de Rhône-Alpes et de la région parisienne). Nous bénéficions également d’une clientèle importante en weekend dans le cadre de courts séjours loisir et bien être. Enfin, nous avons une clientèle fidèle. Pour conclure, je dirais qu’il s’agit d’un mix qui nous permet d’être ouvert toute l’année, ce qui n’est pas le cas de nombreux hôtels de la ville. Notre établissement a fait de gros efforts en matière de confort et a changé toutes les literies en nous adaptant aux critères du luxe d’aujourd’hui.Quelles ont été les grandes tendances du mois d'avril ? Avril a été un mois excellent en forte progression par rapport à l’année dernière. Le taux d’occupation et notre chiffre d’affaire ont tous les deux doublés. La clientèle est restée franco-française. Les étrangers, dont de nombreux Anglais, ne viennent généralement qu’à partir du mois de mai. 2010 a été une année difficile, compliquée par les conséquences du volcan islandais sur le trafic aérien. Nous avons ainsi perdu un séminaire, ce qui représente un nombre conséquent de nuitées. 2009 avait été une année de pleine crise… Nous ressortons d’un bon hiver et 2011 s’annonce sous les mêmes auspices que 2010.Quel regard portez-vous sur Aix-les- Bains et ses initiatives pour diversifier son tourisme et changer d’image ? Aix-les-Bains n’est pas autant dépendante de l’activité thermale que je l’imaginais avant ma venue, il y a 2 ans. Aujourd’hui, c’est une ville très dynamique qui développe d’autres axes de développement en profitant des atouts de la région, son environnement naturel, l’accessibilité d’Aix-les-Bains par le TGV ou l’aéroport de Genève... Nous allons dans la bonne direction. Je pense notamment au travail indispensable de diversification de la clientèle engagé par l’équipe municipale et l’office de tourisme couplé avec une approche commer-ciale d’entrepreneur afin qu’Aix-les-Bains booste sa commercialisation. La clientèle des cures étant en forte décroissance, la ville a été contrainte à cette réflexion et a su trouver de nouvelles cibles comme le tourisme sportif par exemple. D’autre part, c’est une cité qui bouge sur le plan de l’urbanisme, des nouveaux équipements : travaux du grand port, réfection des voies sur berges du lac du Bourget. Notre ville accueille également de nombreux d’artistes grâce au théâtre du casino et attire des tournages de film, comme actuellement. Néanmoins, Aix-les-Bains reste encore trop méconnue et doit continuer à travailler son image pour accroître son développement. En la matière, la vente des thermes à une entreprise privée me paraît être une bonne chose.Franck Brelivet, propriétaire exploitant de l’Inter-Hotel Iroko, lac du Bourget Vice président du club des hôteliers?Avril a été un excellent mois pour nous. C’est une belle évolution par rapport à l’année passée. Nous avons beaucoup travaillé sur les weekends. Bien sur, le beau temps y est pour quelque chose... Néanmoins, il devient de plus en plus difficile de dire pourquoi un mois marche plus qu’un autre. Le début de l’année se situe sur une tendance moyenne. Nous arrivons à nous maintenir par rapport à l’année dernière. Mais ne nous trompons pas, nous restons au coeur de la crise et nous ressentons la diminution des déplacements des hommes d’affaires, présent à Aix grâce à des sites comme Exapole ou Technolac. Notre hôtel, situé sur le grand port d’Aix les bains reçoit un mix affaires/agrément. Nous accueillons assez peu de curistes, ces derniers privilégiant une grande proximité avec les thermes. Actuellement, nous sommes en négociation pour accueillir des groupes chinois, une première. Le marché hôtelier est segmenté. Nous bénéficions d’un tourisme régional depuis le début de la crise (Lyon, Genève, Bourg en Bresse). Cette clientèle compense la forte diminution d’étranger depuis 2 ans sur Aix-les-Bains. Surtout sur les mois d’été. L’office de tourisme et la ville ont compris qu’il fallait diversifier les offres touristiques de cette ville qui a un beau potentiel mais qui souffre d’un manque de reconnaissance.”Guillaume Perrotton, directeur du Campanile d’Aix-les-Bains 2*?Si le premier trimestre a été bon, le mois d’avril a été un mois décevant, marqué, certes, par une hausse du 6% du prix moyen mais surtout par un RevPAR en baisse. Nous n'avons pas vraiment profité des événements en centre ville. D’autre part, la clientèle business, notre coeur de cible, a été faible en fin de mois. En avril, nous commençons en général à recevoir une clientèle davantage tourné vers les loisirs. L’accent mis par la ville sur les réunions sportives nous réussit puisque nous recevons actuellement une équipe handisport de Dubai. La situation de l’hôtel, localisé près du lac et du golf, nous apporte une clientèle suédoise. Celle-ci a été moins nombreuse en avril. Nous pâtissons en la matière de la concurrence de villes espagnoles, plus attractives en matière de prix que les françaises. En revanche, nous profitons de la nouvelle dynamique de la ville et de l’OT, même si la concurrence est sévère avec des villes comme Annecy ou Chambéry. Le festival Musilac contribue lui aussi fortement à changer l’image de la ville, et cette dernière en a besoin. Aix-les-Bains souffre, en effet, d’un véritable déficit de notoriété. Exemple frappant, le magnifique lac du Bourget que trop de gens méconnaissent en France. Concernant notre hôtel, l'impact de la nouvelle campagne de publicité à la télévision du groupe Louvre Hotels pour Campanile devrait booster notre activité les mois prochains.”+16.1% Nice profite d'un printemps ensoleilléAu cours d'un mois d'un mois d'avril plutôt généreux en journées ensoleillées, les destinations des vacances de Pâques ont bien tiré leur épingle du jeu. Comme à son habitude, Paris reste très privilégiée et profite du dynamisme des deux segments Affaires et Loisirs et prend près de 5 points de TO en plus sur avril 2010. A l'autre bout de la France, Nice fait encore mieux avec près de 6 points de TO supplémentaires et un très bon début de printemps, au détriment de Marseille dont la réputation sulfureuse détourne une partie des visiteurs potentiels. Souvent en dents de scie, cette fois-ci les performances de Strasbourg surfent sur le sommet de la vague avec une amélioration de 4 points de TO et des prix moyens à la fête. Dans un paysage globalement très positif, seules les régions de Franche-Comté, mais surtout de Languedoc-Roussillon peinent à se comparer à l'année 2010.Résultats cumulés France tous segments confondusPas de changement majeur sur le premier tiers de l'année 2011, tous les indicateurs restent au vert, avec une stabilisation des taux d’occupation mais une progression régulière des prix moyens, signe de la poursuite du rétablissement du cycle hôtelier, tiré par les performances des hôtels haut de gamme. Dès le mois de mai, l’activité hôtelière française doit profiter d’un bon calendrier événementiel, qui doit permettre d'entretenir le rattrapage des prix moyens par rapport aux meilleures années d'avant crise. ?La bonne tenue du Festival du Film est un bon indicateur de l'activité internationale en France”, poursuit Georges Panayotis. “Il semble que les menaces du volcan islandais ne se précisent pas et que les réactions seront plus mesurées que l'an passé en matière de gestion du ciel”.Du côté positif on peut s’attendre aux bonnes retombées des événements internationaux générateurs de nuitées comme les réunions du G8 en Normandie en mai, l’Airshow du Bourget en Juin, le Congrès mondial de cardiologie en Août, les différentes réunions du G20 qui se succèdent avec un grand rendez-vous en septembre sur la Côte d’Azur. MKG Hospitality table toujours sur une progression annuelle du RevPAR comprise entre 6,5% et 8,5%.

