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Amiens affiche la couleur

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Publié le 23/09/09 - Mis à jour le 17/03/22

• Encore sous l’effet de la transition politique des dernières municipales de 2008, Amiens se cherche une nouvelle voie. • Si les années De Robien ont laissé leur empreinte sur la ville, l’heure est aujourd’hui à la capitalisation sur les structures existantes - Zénith, notamment - et au développement du tourisme d’affaires. • Amiens a une grande ambition : proposer une alternative aux offres de ses grandes voisines - Paris, Lille et Bruxelles - en mettant en avant ses prix compétitifs et des équipements culturels et d’accueil regroupés dans un mouchoir de poche.

Avoir un membre du gouvernement à la tête d’une mairie ou de toutes autres représentations administratives (département, région) peut avoir un impact positif pour la destination concernée. L’une profitant de l’influence et de la notoriété de l’autre. Tel fut ainsi le cas d’Amiens avec Gilles de Robien. De 1989 à 2008, celui-ci occupa plusieurs sièges : maire de la ville, président de la communauté d'agglomération Amiens Métropole, il fut également ministre sous les gouvernements Raffarin et Villepin. Sous son impulsion et durant ces 19 ans passés à la tête de la municipalité, de nombreux projets – critiquables ou non – ont été initiés : fin de la piétonisation du centre-ville, construction de la verrière de la gare, restructuration du plan de circulation des bus et lancement de la construction d’un Zénith.François Legrand, directeur de l’ hôtel Mercure Amiens Cathédrale 3* _ “Notre hôtel de 102 chambres, dont 6 suites, est ouvert depuis la mi-janvier. C’est une création pure qui répondait aux besoins d’Amiens en hébergement 3 étoiles sur le centre. En effet, nombreux étaient les clients qui préféraient loger sur Abbeville plutôt que dans le centre-ville amiénois. Aujourd’hui avec le All Seasons, la ville possède deux nouveaux établissements aux dernières normes hôtelières. Cet élargissement du parc hôtelier n’a fait qu’accompagner la politique active de développement de l’agglomération : réhabilitation du quartier gare, création d’un Zénith… qui sont de véritables apporteurs d’affaires pour notre établissement. Cela sans compter la programmation culturelle particulièrement variée de la ville qui en fait une cité agréable à vivre et à visiter. Nous n’entrons pas en compétition avec le All Seasons, également de catégorie 3 étoiles, pour la simple et bonne raison que nous n’avons pas les mêmes clientèles. Même si, comme le Mercure, il peut accueillir tous types de segments, le All Seasons Cathédrale s’adresse plutôt aux familles, alors que notre établissement est davantage centré sur l’Affaires (70% de la fréquentation). Il faut dire que nous pouvons mettre à la disposition de cette clientèle plus de 225 m2 d’espaces salons, flambant neufs. La particularité de notre établissement est également d’être le seul hôtel de la ville à avoir le label Tourisme et Handicap pour les 4 types de déficiences : visuelle, auditive, motrice, mentale. Ainsi, nous avons une carte de restaurant avec des photos de tous les plats, mais également des indications en braille. L’ascenseur également est adapté aux différentes déficiences : accès aux fauteuils roulants, boutons en braille, indicateur d’étages vocal. Enfin, à la réception, un appareil auditif (boucle magnétique) a été mis en place à l’intention des malentendants”.Mais le cumul des mandats peut aussi avoir des effets pervers. Car si occuper un siège ministériel peut servir de tremplin médiatique pour la commune concernée, le risque est alors grand de voir ces effets s’estomper lorsque le pouvoir change de mains.Depuis 2008, date du changement de couleur politique, les Amiénois balancent entre doute et espoir. Cela se ressent nettement du côté des professionnels du tourisme. Quand parmi les hôteliers certains voient d’un bon oeil les projets de la nouvelle équipe en place, d’autres s’interrogent et dénoncent ses atermoiements. Mais n’est ce pas le lot de toute ville en période de transition politique ?Pourtant, au-delà des querelles de clocher, Amiens se prévaut de nombre d’atouts : un patrimoine historique et architectural de premier ordre (dont la fière cathédrale en est la plus belle illustration), une offre d’accueil événementiel enrichie avec le nouveau Zénith, un parc hôtelier plutôt bien équilibré et élargi d’un nouvel établissement Mercure et une offre paysagère, culturelle et muséale conséquente (hortillonnages, Maison de Jules Verne, la tour Perret, le Musée de Picardie, ainsi que les quartiers Saint-Leu et Saint-Maurice).Comme la plupart des villes touristiques, Amiens a pu bénéficier du “partir moins loin, plus souvent”, ce qui explique que, malgré la crise, les chiffres de fréquentation hôtelière n’aient connu qu’une baisse de seulement 2 points de TO en cumul sur les 12 derniers mois. “A côté de l’offre classique “Amiens, séjour passion”, proposée à partir de 64 euros, nous avons développé toute une série de séjours packagés évoluant en fonction de l’actualité évènementielle de la ville. Ainsi en est-il des week-ends braderie - les Rèderies -, mais aussi des escapades d’hiver, le temps du marché de Noël”, souligne Philippe Candas directeur adjoint de l’Office de tourisme d’Amiens métropole.“Parfums d’hiver”, la prochaine édition de ce marché de fin d’année - “le plus grand marché de Noël du Nord de la France” -, aura lieu du 28 novembre au 27 décembre. “Cette année, pas moins de 138 chalets proposeront produits et animations aux touristes et habitants”. Organisé par Amiens Métropole, l’événement génère des nuitées hôtelières, notamment les week-ends avec l’accueil des touristes franciliens. “Avec le spectacle de la cathédrale, la magie est totale. Et cette année, nous l’avons fait évoluer avec une nouvelle bande son en plusieurs langues, notamment en picard”.Autre événementiel lancé par la ville cet été, “Amiens-les-Bains” a proposé aux estivants la distraction d’une mini-plage en coeur de ville. Si certains critiquent le coût élevé de l’opération la qualifiant de “pâle copier-coller” de Paris-Plages, pour l’Office de tourisme elle contribue à donner à la ville une dimension ludique et festive. “Nous travaillons activement avec les associations commerçantes et le service communication et presse de la ville pour faire bouger Amiens, la rendre agréable à vivre et sympathique à visiter. Ainsi, pour la Saint-Valentin, nous avons créé un concours de déclaration d’amour et ce sont deux Parisiens qui ont gagné les deux premiers lots. Preuve que nos initiatives plaisent aux touristes de passage !” La refonte du site Internet de l’Office d’Amiens Métropole en juillet 2008 est l’autre signe de la volonté des pouvoirs publics de fédérer au maximum les acteurs du tourisme amiénois mais aussi des villes environnantes. “Nous sommes passés d’un site institutionnel à un vrai portail touristique, réactualisé chaque semaine, mettant en valeur non seulement l’offre amiénoise mais également de tout le territoire. Esthétique, pratique et informatif, il a également été conçu pour être interactif grâce à des outils issus du web 2.0 permettant aux internautes de contribuer à la vie du site”, explique Philippe Candas.Mais c’est sur le volet Affaires que l’agglomération a les plus grandes ambitions. Et pour cela Amiens est bien décidée à mettre en avant ses atouts. “Organiser un événement sur Amiens, c’est avoir accès à une offre événementielle et d’hébergement de qualité, variée et à des prix compétitifs. Et cela dans un mouchoir de poche. Le Musée Jules Verne, la Cathédrale, le quartier Saint Leu,… tout est facilement accessible à pied”, développe le directeur adjoint de l’OT.Le projet Gare La Vallée en pleine évolution avec la construction d’un nouveau quartier d’affaires, le nouveau Zénith ouvert depuis septembre 2008 sont autant de leviers pour le développement du tourisme évènementiel et d’affaires.A nouveaux projets, nouvelle capacité hôtelière. En moins d’un an, la ville a vu l’ouverture de deux nouveaux établissements : un hôtel Mercure de 102 chambres ouvert en plein centre-ville et le changement d’enseigne de l’ancien Mercure de la ville, transformé à grands coups de rénovation en un hôtel All Seasons de 3 étoiles.Si cette arrivée de nouvelles chambres fait grincer les dents de certains, pour d’autres elle est le signe de la volonté de la ville de changer d’échelle son tourisme d’affaires. Ainsi, un hôtel Campanile (3*) de 109 chambres devrait voir le jour d’ici à 2011 et d’autres projets hôteliers sont prévus, notamment sur l’ouest de la Métropole à proximité du centre d’expositions et de congrès MégaCité et du Zénith. Sur la nécessité d’un 4 étoiles, les pouvoirs publics préfèrent ne pas encore se positionner. Tout dépendra de l’évolution du tourisme d’affaires sur la destination même si, avoue Philippe Candas, “il manque très certainement un hôtel très haut de gamme pour l’accueil des délégations pendant les grandes manifestations sportives et culturelles”. Et le directeur adjoint de l’OT d’ajouter : “Plus on rendra notre ville attractive, plus on séduira les investisseurs”. Rendez-vous dans deux ans….4 questions à Valérie Moschetto, responsable d’Amiens Somme Congrès Que représente le marché des congrès sur l’agglomération amiénoise ? _ En 2010 nous avons accueilli une dizaine de congrès et colloques de portée nationale et une douzaine concernant la grande région Nord. La position d’Amiens à proximité des grandes métropoles régionales (Paris, Lille, Rouen, Reims) et au carrefour de la grande région Nord est un atout pour l’accueil des manifestations professionnelles au nord de Paris. Parmi les congrès plus importants que nous avons eu à organiser ces dernières années, on peut citer la finale nationale des Olympiades des métiers, le congrès SYNAAMOB ou encore le Colloque National Eolien.Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ? _ Les organisateurs de manifestations sont à la recherche de lieux en fonction des temps de trajets et des facilités de transports dans un rayon de 100 à 250 km, soit 2 à 3 heures de transport. De ce fait nos marchés prioritaires sont, en France, la région IDF et la grande région Nord, à l’étranger la Belgique et l’Angleterre. En collaboration avec les acteurs de la filière nous souhaitons développer des outils et services sur mesure pour les organisateurs de congrès, colloques, séminaires ou réceptions : un site Web conçu comme une vitrine de l’offre globale de la destination et des services proposés aux organisateurs, des actions marketing ciblées sur nos marchés prioritaires (salons, workshop, éductour).Quels atouts mettez-vous en avant par rapport à votre voisine et concurrente lilloise ? _ Situées au coeur d’un bassin de population de 80 millions d’habitants, à proximité immédiate des grandes métropoles européennes, Amiens et la Somme offrent des paysages préservés et authentiques. Outre une variété exceptionnelle de paysages (Côte picarde et la Baie de Somme, Haute Vallée de la Somme) et de sites historiques prestigieux (Cathédrale, Maison de Jules Verne, Samara, Historial…), le département offre pour les réunions d’affaires d’excellentes conditions d’accueil : accès facile, diversité et qualité des sites d’accueil, les services d’un Bureau de Tourisme d’affaires réactif et professionnel.Un Zénith a vu le jour sur le territoire amiénois depuis septembre 2008. Est-ce un atout supplémentaire pour l’accueil des congrès ? _ L’ouverture du Zénith d’Amiens Métropole en septembre 2008 a permis à la Communauté d’Agglomération Amiens Métropole, et par-delà à la Somme et à la Picardie, de s’inscrire dans le réseau international d’équipements de cette envergure. Le lancement du Zénith répond à une vraie demande dans une ville dynamique, portée par sa jeunesse et son amour de la culture. Sa localisation dans le pôle de la Licorne, aménagé dans la basse vallée de la Selle et comprenant déjà l'hippodrome, le centre d’expositions et de congrès MégaCité et le stade de football, est un autre de ses atouts. En effet, en complément de MégaCité, Le Zénith Amiens Métropole est aussi un lieu susceptible d’accueillir, de grandes conventions, des séminaires ou des congrès.La parole aux hôteliers…Arielle Guerrier, directrice de l’hôtel Le Saint-Louis 2* _ “Notre clientèle est composée majoritairement d’hommes d’affaires individuels. Ils font vivre l’hôtel neuf mois de l’année, du lundi au vendredi. Les week-ends sont plus calmes avec une fréquentation en pointillés selon l’humeur du temps. En général quand la météo est bonne, on voit arriver des couples et quelques familles qui viennent se distraire à Amiens le temps d’une escapade. Notre hôtel, étant proche de toutes les structures culturelles (théâtre, cirque, etc.), nous travaillons également beaucoup avec les formations d’orchestre et les troupes théâtrales. Pour certaines dates de l’année, nous sommes assurés d’être complet. C’est notamment le cas lors de l’Anzac Day, fin avril, une journée de commémoration en souvenir des soldats australiens tombés sur les champs de bataille de la Somme. L’hôtel est alors pris d’assaut par des familles australiennes. C’est un évènement très médiatisé en Australie. Autres grands rendez-vous amiénois, le marché de Noël et les deux Rèderies (brocantes dans le Nord) de janvier et d’octobre, nous permettent de remplir l’hôtel pendant le temps du week-end. Si nous sommes affectés par la crise ? Non, bien au contraire, notre hôtel a plutôt bien marché. Il faut dire que nous avons une petite capacité (15 chambres) et un positionnement en deux étoiles qui nous permet d’afficher de très bons TO. En revanche, nous avons un restaurant qui a beaucoup souffert de l’impact des difficultés économiques sur le budget restauration de nos clients. Résultat, nous avons même dû licencier. Globalement nous sommes assez satisfaits de la politique touristique de la ville. Le CRT est également très actif. Sa récente campagne de communication télévisuelle et son journal «Esprit de Picardie» apportent tous deux une belle visibilité à la région et à … Amiens !”Fabrice Colomba, directeur de l’Express by Holiday Inn Amiens _ “Notre hôtel de 69 chambres est situé près de la gare. C’est un établissement plutôt orienté Affaires. En année normale, ce segment représente 80 % de la fréquentation totale de l’hôtel. Or, depuis le début de la crise, sa part est passée de 80 à 70 %. Pour compenser cette baisse, nous avons davantage orienté notre politique commerciale sur l’accueil des groupes : des clubs du 3ème âge en courts séjours mais aussi les clubs associatifs. Nous accueillons également de nombreux groupes étrangers (Britanniques et Australiens) venus en Picardie pour visiter les nombreux mémoriaux de la région mais aussi les sites où s’affrontèrent les armées de la Grande Guerre. Malgré cette clientèle groupes, depuis fin 2008, nous accusons une baisse moyenne de notre taux d’occupation ainsi que de notre prix moyen de l’ordre de -15 %. Je reste dubitatif concernant la reprise. Pour nous, les signes d’amélioration ne seront visibles qu’à partir de la fin 2010. Pas avant. Il faut le temps que le marché Affaires reprenne confiance. Mon autre crainte concerne l’évolution du parc d’hébergement. Près de 500 nouvelles chambres sont attendues d’ici à 2015. J’ai bien peur que le marché n’arrive pas à les absorber. Amiens ne favorise guère la concertation entre les acteurs du privé et ceux du public. Quand De Robien était encore maire de la ville, de nombreux projets avaient été initiés sous son impulsion, abandonnés ou mis en sommeil depuis par le changement de municipalité. Il y a bien de nouveaux chantiers qui se profilent, mais j’attends de voir leur répercussion sur notre activité. Pour le moment tout cela manque de transparence et de continuité.”François Legrand, directeur de l’ hôtel Mercure Amiens Cathédrale 3* _ “Notre hôtel de 102 chambres, dont 6 suites, est ouvert depuis la mi-janvier. C’est une création pure qui répondait aux besoins d’Amiens en hébergement 3 étoiles sur le centre. En effet, nombreux étaient les clients qui préféraient loger sur Abbeville plutôt que dans le centre-ville amiénois. Aujourd’hui avec le All Seasons, la ville possède deux nouveaux établissements aux dernières normes hôtelières. Cet élargissement du parc hôtelier n’a fait qu’accompagner la politique active de développement de l’agglomération : réhabilitation du quartier gare, création d’un Zénith… qui sont de véritables apporteurs d’affaires pour notre établissement. Cela sans compter la programmation culturelle particulièrement variée de la ville qui en fait une cité agréable à vivre et à visiter. Nous n’entrons pas en compétition avec le All Seasons, également de catégorie 3 étoiles, pour la simple et bonne raison que nous n’avons pas les mêmes clientèles. Même si, comme le Mercure, il peut accueillir tous types de segments, le All Seasons Cathédrale s’adresse plutôt aux familles, alors que notre établissement est davantage centré sur l’Affaires (70% de la fréquentation). Il faut dire que nous pouvons mettre à la disposition de cette clientèle plus de 225 m2 d’espaces salons, flambant neufs. La particularité de notre établissement est également d’être le seul hôtel de la ville à avoir le label Tourisme et Handicap pour les 4 types de déficiences : visuelle, auditive, motrice, mentale. Ainsi, nous avons une carte de restaurant avec des photos de tous les plats, mais également des indications en braille. L’ascenseur également est adapté aux différentes déficiences : accès aux fauteuils roulants, boutons en braille, indicateur d’étages vocal. Enfin, à la réception, un appareil auditif (boucle magnétique) a été mis en place à l’intention des malentendants”.

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