Performances hôtelières : Palmarès 2016 des grandes agglomérations françaises

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Publié le 25/01/17 - Mis à jour le 29/06/23

Pont Saint-Pierre - Toulouse

Malgré une année 2016 globalement négative pour l'hôtellerie française, de nombreuses grandes agglomérations de province ont enregistré une progression très significative de leurs indicateurs. Retour sur l'évolution de leurs données d'activité (taux d'occupation, prix moyen, RevPAR) sur l'année écoulée, et sur le nouveau paysage qui en découle.

S'il est vrai que Nice et Paris ont enregistrés une baisse critique de leurs résultats en 2016, notamment à cause des attentats de fin 2015 et du 14 juillet 2016 et de divers facteurs négatifs qui ont conduit à un bilan national négatif pour l'hôtellerie française, ce n'est pas le cas des grandes villes de Province qui ont, de manière générale, vu progresser le taux d'occupation, le prix moyen et le RevPAR de leurs établissements hôteliers.Lille enregistre la plus grande progression de RevPAR (+8,8%) et de prix moyen (+5,8%) parmi les huit grandes villes étudiées et ce malgré l'annulation de se Braderie, évènement majeur de la ville et traditionnel moteur d'activité. La ville a bénéficié à plein de l'effet Euro 2016, avec une hausse de plus de 70% de son chiffre d'affaires hôtelier pendant la durée de l'évènement, qui de manière générale a surtout bénéficié aux villes-hôtes de Province. Il a été moins ressenti dans la capitale, à cause notamment du fameux "effet de substitution". Toulouse en revanche en a bénéficié, et se place en 2e position parmi les grandes métropoles françaises en termes de croissance de son chiffre d'affaires hôtelier en 2016. La Ville Rose a non seulement crû en termes de fréquentation, mais a aussi plus gagné en termes de prix moyens, grâce au rebond d'occupation qui avait déjà été enregistré en 2015 (+1,2 points, et surtout +4,8 en haut de gamme, qui était auparavant sous-performant). Les hôteliers ont donc pu capitaliser sur un redécollage déjà bien enclenché. A noter d'ailleurs que le groupe espagnol NH a annoncé son arrivée dans la ville avec un nouvel établissement à l'aéroport Toulouse-Blagnac qui ouvrira ses portes en 2018.La ville de Nantes a également enregistré en 2016 une progression significative de ses indicateurs, et signe le 3e plus fort taux de croissance de RevPAR parmi les grandes agglomérations françaises, principalement imputable à un gain de près de 3 points de taux d'occupation. La cité ligérienne, longtemps en retrait des autres grandes métropoles en termes de fréquentation, repasse ainsi franchement au-dessus des standards nationaux, ce qui devrait à terme y soutenir la croissance des prix.Lyon a également enregistré une hausse de ses taux d'occupation, prix moyens et RevPAR, et se place au pied du podium. Même si la Fête des Lumières n'est pas encore revenue à son "rythme de croisière" d'avant les attentats successifs qui ont touché l'Hexagone, son retour a eu un effet très positif. Outre le traditionnel moteur d'activité hôtelière au cours des années paires qu'est Pollutec, la capitale des Gaules a elle aussi pleinement capitalisé sur l'Euro. L'offre hôtelière qui s'est bien développée ces dernières années dans l'agglomération lyonnaise avait marqué une pause dans son développement, alors que l'hôtel Radisson Blu du célèbre crayon n'a rouvert ses portes après rénovation qu'en octobre.Bordeaux reste sur une forte dynamique : en effet, ses indicateurs de performance sont en progression depuis trois ans déjà (alors que la France stagnait ou reculait), portés par les grands projets de développement touristiques et urbains tels que la Cité du Vin, les Bassins à Flot ou encore le Quartier Brazza (où viendront s'installer les enseignes lifestyles Jo&Joe et Mob Hotels). La demande touristique suit, comme en témoignent la hausse du taux d'occupation en 2016 ou encore le récent classement de la ville comme la plus "tendance du monde" par le guide Lonely Planet. Cette tendance ne devrait pas s'inverser en 2017, alors que la LGV Tours-Bordeaux (mettant la ville à 3h de Paris) sera mise en service en milieu d'année.Les résultats sont un peu plus mitigés pour la ville de Marseille, peut-être à cause du fort développement de son offre hôtelière sur les 24 derniers mois (+9,5% de chambres) et parce que la ville avait été aux avants-postes de la croissance avec Marseille Provence 2013, qui a durablement rehaussé les niveaux d'activité. En 2016, si le RevPAR des hôteliers de la cité phocéenne a progressé par rapport à 2015, le taux d'occupation a lui diminué.En bas de classement figurent Nice et Paris, pour qui l'année 2016 a été dramatique. En cause, les attentats de novembre 2015 et du 14 juillet 2016, mais également l'absence de salons tels qu'Airshow et Batimat dans la capitale. Les indicateurs s'effondrent : le RevPAR a reculé de 14,6% à Paris et de 6% dans l'agglomération niçoise, une baisse qui reste finalement modérée compte tenu de l'ampleur des tragiques évènements qui ont directement affecté la ville au coeur de sa saison touristique.L'écart abyssal qui existait entre Paris et les grandes villes de province est donc en train de se réduire, preuve que celles-ci ont amélioré leur attractivité en 2016. Si Paris et Nice tiennent encore le haut du pavé termes de niveaux de RevPAR (et ce, malgré une baisse non négligeable en 2016 par rapport à 2015), les grandes villes de province ne sont pas en reste. Lyon et Marseille sont au coude à coude avec moins de 1% d'écart entre les deux rivales, suivies de très près par Lille. Bordeaux et Strasbourg sont également dans une bonne dynamique, et finalement, Nantes et Toulouse sont les deux outsiders avec qui il faudra compter dans les prochains mois.Les variations exactes et données de performances hôtelières par agglomération et par gammes (taux d'occupation, prix moyen, RevPAR en 2016 et évol. / 2015), les classements 2017 des chaînes hôtelières par agglomération, sont disponibles dans l'European Hospitality Report section France, à paraître la semaine prochaine. Commandez le rapport et bénéficiez de notre offre "Early Bird" valable jusqu'au 31/1/2017 avec le code "EARLYEHR".

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