A Bali, un projet de complexe touristique sur îles artificielles en débat

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Publié le 01/09/16 - Mis à jour le 17/03/22

Projet d'îles artificielles- baie de Benoa - bali

Dans la Baie de Benoa, à Bali, un projet touristico-immobilier à 3 milliards de dollars impliquant la création d'une douzaine d'îles artificielles est à l'étude, mais son impact environnemental et sur l'identité locale ont mené à de vives protestations. Le gouvernement va devoir trancher.

Le projet porte sur la création d'une douzaine d'îles artificielles dans la baie de Benoa, dans la commune de Sanur à l'extrémité sud de l'île de Bali. L'initiative est portée par Tomy Wanada via l'une de ses sociétés immobilières Tirta Wahana Bali International (TWBI) qui est prête à inestir 3 milliards de dollars dans ce projet, rendu possible suite à un décret pris par le Président Susilo Bambang Yudhoyono en 2014 qui avait alors changé le statut de ce territoire (classé en 2011 zone protégée) en zone de développement et polder.Déployé sur près de 700 hectares le projet s'articulerait autour de la route de péage  inaugurée en 2013, surplombant la mer et offrant un accès direct depuis l'aéroport international de Bali. Il inclut un ensemble de villas haut de gamme, un parc aquatique, une marina et des éco-lodges. L'objectif de la société est de créer une nouvelle destination qui permettrait également la création de 150 000 emplois, selon ses promoteurs.Cependant, ce projet à la Dubaï génère à Bali ce que The Sydney Morning Herald a qualifié de "plus vif mouvement de protestations lié à l'environnement dans l'Histoire du pays". Depuis plusieurs mois des milliers d'indonésiens se mobilisent, notamment les membres du forum ForBali composé de politiciens, d'universitaires, d'institutions religieuses, d'environnementalistes mais aussi de 28 villages. Les détracteurs du projet insistent sur les conséquences irrémédiables qu'une telle initiative aurait sur l'environnement. Selon l'ONG Conservation International, l'île abrite une flore fragile (notamment des mangroves et des coraux) et pourrait conduire à l'assèchement des eaux de la baie de Benoa qui pourrait à termes entraîner des inondations (l'île étant régulièrement assujettie à des séismes), ce que les autorités ont toutefois démenti. Le projet ne serait pas non plus effet sur les moyens de subsistance de nombreux pêcheurs, et il impacte des villages considérés comme sacrés par les populations hindoues -or, Benoa est le seul territoire majoritairement hindou d'Indonésie, plus grand pays musulman du monde.De son côté, le promoteur a souhaité intégrer au projet une démarche de responsabilité sociale et environnementale (limitation de l'empreinte carbone des bâtiments, exploitation de ressources locales, collaboration avec le Mangrove Care Forum Bali). Mais face à l'ardeur du débat, le gouvernement indonésien mène actuellement une enquête d'impact environnemental et social, après avoir donné son accord fin 2014 pour le projet via un décret signé en en fin de mandat par le précédent Président de la République d'Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono.

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