Sociologue, Jean-Samuel Beuscart est chercheur au sein du laboratoire des usages d’Orange Labs. Il viendra décrypter une partie de ses travaux qui portent sur les transformations numériques des marchés et de la consommation.
Du côté des consommateurs, il observe les façons dont ils font usage des outils numériques pour s’informer, évaluer, critiquer, protester, enrichir, contourner les produits et dispositifs marchands. Il a publié de nombreux articles sur les réseaux de peer-to-peer, la viralité, les avis de consommateurs, les systèmes de consommation collaborative. Du côté des producteurs, il étudie la façon dont la numérisation transforme les règles du jeu, la façon d’évaluer les biens, de construire leur succès. Il a particulièrement observé les marchés de la culture et de la publicité. Il a écrit, avec Kevin Mellet, Promouvoir les œuvres culturelles (2012), où ils distinguent trois grands régimes de promotion des œuvres sur le marché, plus ou moins efficaces. Il est également chercheur associé à l’université de Marne-la-Vallée, où il enseigne la sociologie économique d’Internet. Jean-Samuel Beuscart viendra décrypter les fondements sociologiques de la consommation collaborative, fondée notamment sur la recherche d’un supplément d’âme dans l’acte de consommer. Mais les motivations initiales ou affichées sont-elles les bonnes ou les plus influentes ? La consommation collaborative va-t-elle conduire à un nouveau modèle économique. Trois thèses s’affrontent. Dans la première, cette nouvelle dynamique économique se conçoit comme une transformation radicale du système économique existant ; dans la deuxième, elle se développe à côté des schémas capitalistes traditionnels par un renouvellement de l’économie associative et communautaire. Un des changements permis par les technologies numériques est l’extension des possibilités de collaboration entre pairs dans les réseaux et l’ouverture à des personnes moins engagées par les valeurs des communautés et plus opportunistes. Les évolutions récentes peuvent également être analysées, dans une troisième thèse, comme une lutte entre deux systèmes économiques alternatifs, le capitalisme industriel-marchand se renouvelant en captant les rentes produites par l’économie collaborative. Vous aimerez aussi :