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"Paradores à la française", le concept reprend forme

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Publié le 04/09/13 - Mis à jour le 17/03/22

Château-fort de Sedan

Evincé en juin 2011 de la direction de la SA Les Hôtels France Patrimoine par un petit groupe d’actionnaires, Olivier Gourio n’a pu que constater ces derniers 18 mois, la dégradation catastrophique des comptes de cette entreprise qui se proposaient de valoriser les établissements à caractère patrimoniaux à travers une exploitation hôtelière. Moins de deux ans après ce coup de force, l’entreprise est placée en liquidation et Olivier Gourio, avec son associé Laurent Cadieu, a repris ce qui restait de l’entreprise à la barre du tribunal de commerce de Nanterre. Il a la volonté de poursuivre son projet de chaîne qui pourrait s’apparenter aux «paradores» espagnols, en activant le principe des partenariats publics-privés, subtil partage des responsabilités entre les collectivités territoriales et l’exploitant hôtelier.

La bataille menée par Olivier Passerard, Christophe Pimond et leurs associés actionnaires pour s'assurer le contrôle et la direction de la société Les Hôtels France Patrimoine, a connu un triste épilogue en avril 2013 avec la déclaration de cessation de paiement, qui a conduit à sa liquidation pure et simple en juillet. Convaincu du bien-fondé du concept qu'il avait mis sur pied, Olivier Gourio, l'ex-P-dg de l'entreprise a convaincu le tribunal de commerce par son offre de reprise des fonds de commerce de trois établissements : le Château Fort de Sedan, le Couvent Royal de Saint-Maximin et l'Abbaye-Ecole de Sorèze. Les murs de ces établissements étant chacun la propriété de la collectivité territoriale où ils sont implantés. Pendant deux ans, Olivier Gourio, via sa holding MalamoK, avait développé le même concept, en convaincant des élus de lui confier l'exploitation touristique et hôtelière de monuments historiques à l'image de L'Hostellerie de la Poste à Avallon ou de l'Abbatiale de St-Savin-sur-Garempe, près de Poitiers où les travaux ont commencé. Les trois établissements récupérés viennent enrichir un inventaire, qui ne doit pas en rester là. "Nous avons heureusement repris les fonds de commerce sans les dettes et nous avons pu redémarrer rapidement l'activité sur l'été qui a été bénéfique à la sauvegarde de ces établissements", déclare Olivier Gourio. "En remettant de l'ordre dans la gestion et en repositionnant la commercialisation, nous faisons la démonstration que le concept est viable entre les mains de véritables professionnels ". Le concept est à mi-chemin des Pousadas portugais, bâtiments historiques gérés par un groupe privé, limité par la lourdeur des investissements, et des Paradores espagnols, entreprise publique, à vocation culturelle et sociale, prisonnière d'un modèle peu rentable. Pour ses "paradores à la française", Olivier Gourio propose à une collectivité locale, propriétaire des murs d'un établissement historique, de lui donner une vocation touristique et commerciale en le prenant en location sur une durée très longue. Il assure ainsi le retour sur investissements des travaux nécessaires pour permettre une bonne exploitation, tout en apportant une animation commerciale et touristique qui profite à la destination, avec les retombées économiques combinées. Il développe et valorise ainsi un fonds de commerce, qui compose le principal actif de sa société. Pour cette nouvelle étape, l'entreprise a pris un nouveau nom : Groupe Hôtels & Patrimoine. Plusieurs négociations sont en cours pour parvenir à un terme de 4 à 5 ans à un réseau d'une dizaine d'établissement en France pour l'accueil d'une clientèle "affaires" ou "loisirs" mais aussi pour des événements et séminaires résidentiels. Ce sera bientôt le cas au Château Fort de Sedan qui va accueillir fin septembre les Assises de la Gastronomie Française. La gastronomie est d'ailleurs l'un des axes d'animation que veut privilégier Olivier Gourio dans ses établissements, avec la promotion de jeunes chefs talentueux, qui feront de chaque table du Groupe Hôtels & Patrimoine, une référence locale. Pour accompagner son développement, Laurent Cadieu, ex-cadre dirigeant de BNPParibas, est en train de préparer une levée de fonds de 4 à 5 millions d'euros. Ils permettront de participer aux travaux dans des sites repérés et de sécuriser les contrats avec les collectivités.

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