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Une Europe hôtelière à quatre vitesses en 2012

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Publié le 22/03/12 - Mis à jour le 17/03/22

• A l’occasion du récent Global Lodging Forum, qui a réuni plus de 550 participants au Bristol de Paris, MKG Hospitality a actualisé ses prévisions d’activités hôtelières pour l’année 2012 après les indications fournies par la Commission européene, l’OCDE et le FMI sur le niveau de croissance escompté en France et en Europe. • Moins de trois ans après le krach économique qui a suivi la faillite d’une partie du système bancaire, les plans d’austérité mis place par les gouvernements, étranglés par leurs dettes publiques, font sentir leurs effets sur l’activité des entreprises. Mais toute l’Europe n’est pas placée à la même enseigne. Au sein de l’Union à 27 pays, quatre zones au dynamisme différencié se dessinent. Du Nord au Sud, le RevPAR (indicateur de performance) varie de -5% en hypothèse basse à +4% pour les pays les plus portés par le développement. • Le déroulement du cycle hôtelier, entre ses différentes phases de baisse et de reprise, s’est considérablement accéléré, poussant les groupes hôteliers a des stratégies de benchmark et de réactivité tarifaire en fonction des conditions du marché .

La Commission européenne a revu sa prévision de croissance pour la France en 2012, de 0,6% à 0,4% (contre 0,5% pour Bercy) à comparer à une croissance réalisée de 1,7% en 2011. La croissance devrait rester au point mort au premier semestre avant de reprendre progressivement au second. Le Fonds monétaire international (FMI) se montre encore plus réservé que la Commission européenne, réduisant la croissance française à 0,2%du Produit intérieur brut tandis que l’OCDE escompte 0,3%.Le principal partenaire économique de la France fera un petit peu mieux selon la Commission européenne, qui table sur 0,6% de hausse du PIB en Allemagne (0,8% prédit l’automne dernier) pour une hausse de 3% réalisée en 2011. Toujours selon le FMI, le produit intérieur brut (PIB) des pays de la zone euro devrait reculer de 0,5% en moyenne cette année, plombée par une récession de l’ordre de 2,2% du PIB en Italie et de 1,7% en Espagne.Le modèle de prévision de MKG Hospitality, alimenté par un historique de plus de 25 années de statistiques, a réactualisé les performances escomptées en France et en Europe, compte tenu de ce fléchissement annoncé de la croissance économique et des conditions particulières de certains marchés. Plus attentif à la gestion de leurs déficits les pays du Nord de l’Europe sont moins mis à la diète et la croissance du RevPAR va se poursuivre dans la lignée de 2011, comprise entre +2% et +4%. L’Allemagne, malgré sa situation économique délicate, se raccroche à se peloton de tête en raison d’un bon calendrier de salons professionnels qui va dynamiser plusieurs grandes métropoles.Au sein du Royaume-Uni, la situation du Grand Londres (à l’intérieur de la bouche de l’autoroute M25) va être dopée par les retombées des Jeux Olympiques d’été avec une prévision de hausse de RevPAR similaire à celle de la zone Nord européenne. En revanche, les «provinces» britanniques commencent déjà à subir un contrecoup sévère de la crise.En situation médiane, la France ne pourra pas compter sur une année particulièrement brillante. Son important parc d’hôtellerie économique va amortir le ressac prévisible par rapport à une excellente année 2011. L’hôtellerie de luxe aura du mal à maintenir ses performances sans Airshow et sans réunions du G20 et G8. Selon la poussée des marchés émergents dans le luxe, le RevPAR peut basculer dans le rouge (-1%) ou gagner encore une petite marge (+2%).Mais il est évident que l’Union Européenne va être globalement plombée par un sévère recul attendu en Europe du Sud : Espagne, Grèce, Italie, Portugal avec une chute escomptée du RevPAR comprise entre -2% dans le meilleur des cas, mais certainement plus proche de -5%.« Plus que jamais, l’Europe hôtelière est écartelée du Nord au Sud dans des économies résistantes à la crise et des pays qui paient le laxisme de leurs finances publiques et leur économie spéculatrice. De plus, on constate une accélération du cycle hôtelier entre ses différentes phases. Quand il fallait dix ans pour qu’un cycle complet se déroule, l’espace temps a désormais diminué de moitié », insiste Georges Panayotis, Président de MKG Group. « La réactivité des entreprises hôtelières est beaucoup plus grande qu’auparavant pour exploiter la moindre niche et la moindre reprise locale de marché. C’est ce qui a permis l’étonnant rétablissement des indicateurs de performances en moins de dix-huit mois. Malgré une crise économique profonde, la baisse d’activité que l’on enregistre depuis l’été 2011 n’a pas la même ampleur que lors des cycles précédents. Les groupes hôteliers disposent d’outils d’observation du marché en temps réel qui leur permettent d’adapter leur stratégie tarifaire. En France et en Europe, ils vont aussi bénéficier ponctuellement de la pénurie de croissance de l’offre de ces dernières années. C’est une situation temporairement favorable mais qui porte le germe d’un affaiblissement de l’industrie à terme si on n’y prête pas attention ».

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