Mars 2010 : retournement de cycle engagé

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Publié le 04/05/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Après un an et demi de baisse continuelle, le RevPAR du mois de mars 2010 affiche une belle croissance de 7,5%, bien au-dessus des premières estimations d'il y a deux semaines. Alimenté par la hausse conjointe du TO et des prix moyens, le retournement du cycle hôtelier est engagé. • Toutes les catégories hôtelières affichent une croissance de la fréquentation par rapport à mars 2009, encore plus forte dans les catégories haut de gamme. L'hôtellerie économique continue d'améliorer ses prix moyens, alors que dans les 3* et 4*, ils ont enfin stabilisé leur chute. • Paris et l'Ile-de-France sont les véritables locomotives de la reprise avec une hausse de plus de 7 points du T.O et une croissance de près de 2% des prix moyens. La province, qui a amorti les effets de la crise, progresse plus lentement et joue encore son rôle de stabilisateur.

Le premier retour positif du Revenu par chambre disponible se fait franchement, avec une hausse de 7,5%, signe d'une accélération de la reprise constatée depuis la fin de l'année. L'amélioration progressive des taux d'occupation est, cette fois-ci, soutenue par une croissance globale des prix moyens qui donne ce coup d'accélération au RevPAR. La France fait ainsi partie des premières grandes nations à sortir du marasme hôtelier. Après une première estimation à +6% sur un échantillon plus limité, la totalité des données récoltées en France par MKG Hospitality, révèle un mouvement encore plus solide. Notamment au vu de la hausse de 3,5 points du taux d'occupation national. Ce retournement est alimenté par deux moteurs, les plus sensibles aux crises, les segments haut de gamme et la région Ile-de-France (+13% de RevPAR), qui concentre 40% du parc hôtelier. Plus réactive, les catégories 3* et 4* retrouvent des couleurs. La bataille tarifaire s'estompe avec un léger recul des prix moyens. La cohérence des grilles tarifaires peut enfin se développer.Méthodologie : la Base de données de MKG Hospitality effectue chaque mois le traitement statistique des parts de marché de plus de 3 500 hôtels : analyse personnalisée des taux d’occupation, prix moyens et RevPAR face au marché concurrentiel, en fournissant des indices de performances et des indices de pénétration des marchés, avec plus de 20 ans d’historique. Les traitements respectent les règles de déontologie, de confidentialité et de maintien de la concurrence édictées par les autorités de l’Union européenne.Montpellier caracole dans le peloton de tête Montpellier débute l'année 2010 en fanfare en affichant des progressions de RevPAR insolentes dans un contexte où la crise est encore partout présente en France. Illustration du retournement de tendance qui est surtout visible dans la région parisienne, avec le retour de la clientèle d'affaires et internationale, la situation de Montpellier tranche un peu par rapport aux restes des grandes métropoles régionales. La stratégie payante des autorités municipales et régionales s'appuie sur une double approche : faire de Montpellier une destination de loisirs urbains et culturels, surtout depuis l'ouverture du Musée Favre, en jouant aussi la carte de la proximité du littoral ; et accueillir un maximum de grandes manifestations au Corum, le palais des congrès du centre ville, et bientôt à l'Arena, la nouvelle structure qui doit dynamiser ce secteur.Soutenu par la Région et la Communauté d’agglomération de Montpellier, le projet de Grande Salle Arena a été présenté en ces termes par Georges Frêche : “Sur le domaine du Parc des Expositions de Montpellier Languedoc-Roussillon, cette nouvelle Grande Salle va remplir à la fois les fonctions de hall d’exposition et de congrès, de salle de spectacle et de palais omnisports, avec une capacité d’accueil de 14 000 spectateurs assis/debouts en configuration spectacle, de 9 000 supporters en configuration sport et une capacité d’exposition de 13 500 m². Ce projet s’inscrit en complément des infrastructures existantes pour répondre à des besoins identifiés par l’ensemble des acteurs et professionnels locaux. Confiée au groupe Enjoy Montpellier dans le cadre d’une délégation de service public par la Région, propriétaire du parc des expos, la réalisation de ce nouvel équipement bénéficie également du soutien de la Communauté d’agglomération et de la Ville de Montpellier. Avec cet équipement quasiment unique en France, dont l’ambition est de répondre parfaitement aux normes actuelles et futures d’accueil de grandes manifestations publiques qu’elles soient sportives, culturelles ou consacrées aux salons et expositions, le Languedoc-Roussillon écrit une nouvelle page de son histoire économique et culturelle”.Laurette Lapeine, Présidente du Club Hôtelier de Montpellier, Directrice du Mercure Montpellier Centre“Le sentiment des hôteliers montpelliérains est assez unanime sur le début d’année et particulièrement sur le mois de mars où l’on constate une légère progression du taux d’occupation et une amélioration variable selon les établissements du prix moyen. Globalement, deux segments ont davantage progressé, ceux de l’individuel Affaires et des groupes Affaires, signe d’une bonne reprise de l’activité économique. Le Corum a accueilli en mars quelques manifestations intéressantes qui ont profité en priorité aux établissements de centre-ville. La clientèle loisirs est au même niveau que l’an passé. Alors pour dynamiser le mouvement, le Club Hôtelier, avec Hérault Tourisme, la CCI et l’Office du tourisme, dans le cadre de la campagne Montpellier Now, a lancé une opération de promotion sur les vacances de Pâques à prix très attractifs avec une bonne réponse de la clientèle. On peut en déduire que la destination Montpellier gagne encore des points comme destination loisirs. Nous sommes régulièrement en concurrence avec des villes comme Marseille ou Toulouse et l’on voit bien que Montpellier a gagné en image et en notoriété. La mairie insiste sur l’aspect prioritaire du tourisme dans l’économie de la ville et cela ne peut que nous encourager.Pour l’avenir, nous comptons beaucoup sur l’arrivée de la salle Arena pour amener encore plus de grandes manifestations sportives et culturelles. Il faut reconnaître que les bonnes performances de la ville sont favorisées par une stabilité récente du parc hôtelier. L’arrivée de nouveaux établissements interpellent certains de mes confrères, surtout que les hôtels de Montpellier ont déjà dû faire face à l’arrivée importante de résidences hôtelières, qui concurrencent les catégories 3 et 4 étoiles. Les périodes de forte activité sont assez concentrées et une offre pléthorique aurait un effet perturbant en saison basse” .Xavier Debaisieux, Directeur Général du Domaine de Verchant 5* “Le Domaine de Verchant n’a que trois ans d’existence et la montée en puissance de son activité est régulière, notamment depuis notre classement en 5*, le seul de la région à ce jour. Nous sommes passés de 43% de taux d’occupation en mars 2009 à 56% en mars 2010 et depuis janvier dernier nous ne sommes jamais passés sous la barre des 50%. Nous devrions prendre 10 points de plus en avril prochain par rapport à l’an passé. Nous avons réussi à équilibrer notre fréquentation avec des clients corporate en semaine venant des entreprises de la région, de petits séminaires résidentiels ou non, et une clientèle loisirs en longs week-ends, surtout depuis l’ouverture de notre spa en 2008. Nous sommes pratiquement complets tous les week-ends avec des clients de proximité, à 2 ou 3 heures de voiture. La destination Montpellier s’est transformée en quelques années. Ce n’est plus une zone de passage, mais une ville de séjour dont on découvre le littoral avec ses plages privées, des hôtels de haut niveau, une restauration exceptionnelle. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec les frères Pourcel qui ont contribué à faire de Montpellier une alternative à d’autres destinations de la Méditerranée. La liaison TGV en à peine plus de 3 heures devrait produire le même effet que pour Marseille pour des courts séjours toute l’année. A part janvier, on ne peut même plus parler de basse saison”.Entretien avec Fanny Dombre-Coste, Présidente de l'Office de tourisme de Montpellier Comment peut-on expliquer l’engouement dont profite Montpellier et qui se traduit par ses bons résultats de fréquentation hôtelière ? _ On ne peut pas passer sous silence les vingt dernières années de transformation de la ville sous l’ancien maire, Georges Frêche, et aujourd’hui avec Hélène Mandroux. La ville s’est enrichie de nouveaux quartiers à l’architecture ambitieuse et d’infrastructures comme le Musée Favre ou le Corum, l’un des rares palais des congrès en centre ville. Le symbole de cette transformation est sans doute notre tramway à fleurs, qui traduit le dynamisme et la jeunesse affichée. En 2010, Montpellier gagne 10 nouveaux habitants par jour.C’est une métropole en expansion qui a reçu la reconnaissance suprême «Vaut le détour» du Guide Vert Michelin. Le tourisme s’en ressent-il ? _ Depuis 2004 et le changement de majorité à la région, nous pouvons faire une promotion commune et complémentaire entre Montpellier, le département de l’Hérault et la région Languedoc-Roussillon. Nous travaillons bien plus efficacement les marchés internationaux. Résultat : en pleine crise, les visiteurs anglais sont 10 % plus nombreux et les touristes américains aussi. Cette promotion est accompagnée d’un travail de l’Office auprès des professionnels pour mettre en réseau l’offre touristique. Très vite, il est apparu que c’est à l’OT d’assumer la commercialisation de son territoire, notamment à travers un site Internet, transformé radicalement dans l’esprit Web 2.0 et qui assure la fonction de centrale de réservation. Ce travail en réseau est illustré par le rapprochement des écoles de langues, qui assurent ensemble la promotion de Montpellier comme destination pour apprendre le français comme langue étrangère.Qu’allez-vous faire pour entretenir cette dynamique ? _ Le tourisme d’affaires et les grands événements sont indispensables pour soutenir l’activité. Le travail de Enjoy Montpellier, qui gère les grosses infrastructures, va dans ce sens et l’on sait déjà que 2010 sera une bonne année grâce au portefeuille de manifestations engrangées. L’avenir, c’est la grande salle Arena de 14 000 places, qui va nous permettre d’accueillir des événements comme la Coupe Davis, de grandes épreuves sportives et des concerts géants. Nous insistons aussi auprès des entreprises de la région pour qu’elles fassent appel à nous pour stimuler la venue de réunions d’affaires et de congrès. Montpellier a la chance d’être une ville universitaire qui a une forte légitimité pour traiter de nombreux sujets.Faut-il pour cela augmenter le parc hôtelier ? _ Pour certains appels à candidatures sur de gros congrès, nous n’avons pas la capacité hôtelière suffisante. Nous montons donc autour de l’office un observatoire hôtelier pour suivre l’évolution précise de l’activité et pouvoir discuter avec les professionnels. Plusieurs hôtels arrivent prochainement, dont un Crowne Plaza, attendu de longue date. Demain, avec la ligne à grande vitesse, Montpellier sera encore plus facile d’accès.”Michel Tallieu, directeur de l’Holiday Inn Métropole 4* “Nous aurions mauvaise grâce de nous plaindre de notre activité depuis le début de l’année, et même tout au long de 2009 qui restera une belle année pour nous. Le travail d’Enjoy Montpellier, la structure qui gère le Corum, le parc des expositions et le Zenith, est particulièrement soutenu avec de grosses manifestations qui nous apportent pas mal de nuitées. Nous avons aussi développé notre propre activité de séminaires qui, sincèrement, marche bien. En début d’année, on ne ressent pas encore la présence nombreuse des touristes, mais il y a une dynamique réelle sur Montpellier dont tout le monde profite. Il faut dire aussi que le nouveau site de l’office du tourisme comporte une rubrique Hébergement, qui permet une réservation facile et qui est efficace”.Valérie Jammes, directrice du Campanile Montpellier Sud, 2* “Nous sommes situés en périphérie de ville qui a plus de difficultés à capter les retombées des congrès qui se déroulent au Corum. Le début d’année a été assez difficile et le mois de mars est le premier mois qui a marqué une réelle progression, principalement en raison de manifestations sportives qui ont apporté du monde. Dans le prolongement de ce bon mois, avril se présente bien avec le week-end de Pâques et les vacances scolaires qui génèrent du trafic sur la clientèle loisirs, mais la visibilité reste très faible pour les mois à venir. La prolongation de la ligne de TGV qui est prévu pour 2013 jusqu'à Barcelone pourrait avoir une incidence sur la destination finale de la clientèle loisir”. Les tops et les flops des agglomérations Après deux mois d'activité modeste, mais plutôt bien orientée, Mars achève le premier trimestre sur un sursaut et une montée en puissance du chiffre d'affaires. Globalement la France reste divisée entre une région Ile-de-France qui profite à fond de la reprise avec un RevPAR sur le mois qui s'élève à 13,2% à Paris, et 12,2% sur le reste de l'Ile-de-France, et la Province qui ne progresse "que" de 2,8%. Il faut noter que l'activité dans les régions françaises est aussi fortement contrastée derrière cette moyenne proche de 3%. L'Alsace souffre de l'absence du Sommet de l'Otan et la Côte d'Azur peine toujours à passer à la vitesse supérieure. A l'inverse, le Languedoc-Roussillon est boosté par les performances de Montpellier et le Poitou-Charentes, sous les projecteurs de l'actualité après la tempête a vu débouler une horde de médias et d'experts en tous genres cherchant à se loger.Résultats cumulés pour le début d'année 2010 tous segments confondus Le retournement de tendance est consolidé par l'amélioration conjointes des deux indicateurs (TO et PM) avec une différence habituelle de comportement entre l'hôtellerie économique et les catégories plus haut de gamme. Les hôtels de 0 à 2* réussissent à faire progresser leur prix moyen, malgré un recul ou une stagnation de la fréquentation cumulée. A l'inverse, avec une politique tarifaire plus aggressive, les hôtels 3* et 4* ont relancé leur activité et leur taux d'occupation. Le mois de mars voit la jonction de ces deux stratégies vers un cercle plus vertueux qui devrait se confirmer les mois prochains: une évolution positive de la fréquentation en hôtellerie économique et une stratégie de prix plus conforme au niveau de prestations dans le haut de gamme. La bonne nouvelle en cette fin de 1er trimestre est de pouvoir afficher une croissance du RevPAR, même si elle masque encore des situations contrastées. Dans les crises précédentes, l'hôtellerie économique et les hôtels en région ont permis de limiter les chutes dramatiques et la dynamique provient essentiellement de la bonne santé des catégories haut de gamme et des deux concentrations hôtelières : Ile de France et Côte d'Azur.Base de données mkg HospitalityEchantillon : les tendances fournies par la Base de données de MKG Hospitality sont fondées sur le traitement mensuel des indicateurs de performance de 3 500 hôtels, récoltés hôtel par hôtel, représentant 275 000 chambres. Cet échantillon, le plus large en France et en Europe, est en croissance régulière de 7 % l’an depuis 2004. Il inclut à ce jour la quasi totalité de l’offre des chaînes intégrées et un nombre de plus en plus important d’hôtels indépendants. Il représente 60 % du chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble de l’hôtellerie française.Outils de suivi : au-delà des performances mensuelles, la Base de données de MKG Hospitality dispose d’un programme de suivi des performances quotidiennes - Hotelcompset Daily® - sur les principales places européennes. Il permet de suivre en temps réel l’évolution des places et des grands pays européens. La base de données conduit des missions d’analyse concurrentielle et d’information sectorielle pour le compte des investisseurs, des institutions financières, des organismes publics, ainsi que pour les chaînes internationales.Méthodologie : la Base de données de MKG Hospitality effectue chaque mois le traitement statistique des parts de marché de plus de 3 500 hôtels : analyse personnalisée des taux d’occupation, prix moyens et RevPAR face au marché concurrentiel, en fournissant des indices de performances et des indices de pénétration des marchés, avec plus de 20 ans d’historique. Les traitements respectent les règles de déontologie, de confidentialité et de maintien de la concurrence édictées par les autorités de l’Union européenne.

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