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Portrait de Lorris Camarzana, adjoint directeur général du groupe Murano Hotel & Resort : "Rester soi même!"

7 min de lecture

Publié le 15/04/09 - Mis à jour le 17/03/22

• Titulaire d'une fonction originale dans un groupe atypique, Lorris Camarzana est adjoint au directeur général du groupe Murano Hotels & Resort en charge du développement et de la protection des marques Murano et Kube. • Issu d'une famille de grands voyageurs, il a passé tellement de temps dans les hôtels étant enfant que cet univers familier s'est imposé comme son terrain de jeu professionnel avec pour impératif de pouvoir rester lui-même, de travailler en équipe et de s'amuser avec de nouveaux défis. • La formation acquise à Savignac lui a donné une ouverture d'esprit face aux situations nouvelles, dès lors il ne voit pas de limite à l'évolution de sa carrière, quitte à inventer de nouveaux métiers.

Lorris Camarzana en quelques dates ...

Lorris Camarzana s'est fixé 35 ans comme une étape intermédiaire de la réussite sociale “Je n'ai pas décidé de changer de carrière à 35 ans, mais je veux être sûr que je m'amuserai toujours autant. Sinon je prendrais une autre direction ou les événements décideront pour moi”. L'ouverture du prochain Kube de St- Tropez et la préparation de la nouvelle opération Villa Murano de Cannes ne lui laissent pas trop le loisir de se poser des questions. D'autant qu'il vient aussi de superviser la création d'une ligne de mobilier avec Roset et la production en studio du CD d'ambiance sous label Murano Records. “C'est un vrai album musical, pas une compil”, insiste t-il fier de ce travail qui lui ouvre encore d'autres horizons.1996 : Diplômé BTS de l'Ecole hôtelière de Paris, rue Médéric _ 1997 : Premier emploi comme night audit à l’Hôtel Square avec Nicole Derderian _ 2003 : Diplômé de l'Ecole de management hôtelier de Savignac - Dordogne _ 2003 : Engagé à l'Emporio Armani Café à Paris _ 2005 : Début au Murano Hotel de Paris, comme assistant du directeur général _ 2007 : Lancement du Murano de Marrakech _ 2008 : Adjoint au directeur général du groupe Murano Hotels & Resorts, en charge de la marqueNé dans une famille de voyageurs entre le Canada, l'Afrique et l'Europe, Lorris Camarzana a connu très jeune le milieu hôtelier qu'il s'est vite approprié comme un terrain de jeu : “Je passais mon temps à entrer dans la cuisine pour demander un supplément au chef ou à discuter avec les femmes de ménage… Alors quand est arrivé l'heure du choix d'une carrière, l'hôtellerie s'est imposée naturellement. J'avais déjà une idée de ce que je voulais faire ayant hésité entre la sociologie et l'architecture, je me suis dit que l'hôtellerie pourrait me conduire à cultiver les rapports humains et aussi à aménager des espaces”.Un parcours classique BTH et BTS à l'Ecole hôtelière de Paris, rue Médéric le conduit à faire un premier stage comme équipier extra à l’Hôtel Square, dirigé par Nicole Derderian, une première rencontre capitale. “Elle a compris mes capacités malgré ou à cause de mon comportement un peu décalé par rapport aux autres employés. Les clients des hôtels de luxe, je les fréquente depuis gamin et je sais comment et pourquoi ils se comportent comme ils le font. Elle m'a fait confiance et m'a engagé comme night audit à la fin de mes études. C'est aujourd'hui une véritable amie car, à son contact, j'ai encore mieux développé la notion d'accueil unique pour clientèle exigeante”.Mais Lorris veut progresser, ne serait-ce que pour rassurer sa famille. Il s'inscrit à l'Ecole de Savignac, séduit par l'approche humaniste de la formation qui met en avant les valeurs personnelles de chaque étudiant et valorise la gestion des équipes. Il apprécie l'approche pédagogique qui fait découvrir les méthodes de gestion aux étudiants par le biais d'études de cas, qui les confrontent à la réalité de situations qui les attendront plus tard. “C'est très utile quand on se retrouve face à un cas particulier, cela donne une ouverture d'esprit pour trouver la ou les solutions. Savignac est pour moi une école de management des entreprises de services avec une spécificité hôtelière”.Diplôme en poche, il se fait engager au début de l'expérience de l'Emporio Armani Café comme contrôleur de gestion. C'est encore une rencontre déterminante avec Massimo Mori, le patron du lieu, “un véritable personnage imposant, autodidacte, exigeant et entièrement tourné vers l'accueil”. Pendant 18 mois, il contribue à développer le site parisien et participe au lancement du café de Munich. S'il touche les limites de ses capacités et de ses envies dans le monde de la restauration, l'univers branché de l'Emporio Armani l'incite à postuler dans un autre lieu mythique. “J'étais client du bar et du restaurant du Murano, face au Cirque d'Hiver, dès son ouverture et je me voyais bien travailler dans un lieu aussi magique et original. Le travail est une part tellement importante de ma vie que je dois y trouver du plaisir et du bien-être. Il doit y avoir une adéquation entre le produit et ma personnalité. Je sentais tout le potentiel du Murano et je voulais y participer”.Son premier entretien, hors du commun, se déroule un dimanche soir à 22h30 avec le directeur général de l'époque, Jérôme Foucaud. “Il n'avait pas vraiment besoin de moi, mais il a été intrigué par ma lettre de motivation et il a souhaité me rencontrer. Le contact était établi et il m’a rappelé quelques mois plus tard en me disant j'ai besoin de vous très vite”. L'occasion est trop belle. Lorris Camarzana démissionne de l'Emporio Cafe et prend ses nouvelles fonctions d'assistant du directeur général au Murano Paris en mai 2005. C'est une période délicate qui a suivi la forte médiatisation de l'ouverture et qui passait par une stabilisation des opérations. “Il fallait serrer les boulons pour être plus ordonné sans perdre l'état d'esprit du lieu qui faisait toute son originalité, avec une centaine d'employés à gérer. J'ai repensé à ce qu'on m'avait inculqué à Savignac : l'important ce sont les équipes. C'est avec cela que le Murano a créé sa réputation, une forme d'Ovni dans l'hôtellerie parisienne. C'est aujourd'hui le mélange d'un palais vénitien au coeur d'un quartier populaire, résolument contemporain au départ, qui a depuis insisté sur la touche chaleureuse. Nous le concevons comme une bulle et c'est pourquoi l'entrée est discrète et qu'il faut passer des sas pour entrer dans les différentes atmosphères du lieu”. Lorris se jette, pratiquement corps et âme, dans l'aventure pendant deux ans, passant parfois la nuit à l'hôtel pour être opérationnel dès le matin. La récompense arrive quand le brunch du Murano est désigné Meilleur brunch de Paris en 2006 et 2007. Le groupe commence à se développer et Lorris Camarzana participe ainsi au lancement du Murano de Marrakech pendant plusieurs mois. Il s'occupe de l'installation de la Villa Murano à Cannes, un lieu animé éphémère pendant le Festival du film avec de nombreux partenaires. “J'étais comme un poisson dans l'eau et je me suis pris totalement au jeu et je crois que j'ai trouvé une voie intéressante”. Lorris retrouve l'idée originale qui l'a fait rejoindre le groupe, exploiter tout le potentiel de la marque Murano, grâce à l'image que le lieu a su créer. C'est un nouveau challenge qu'il voit aussi comme un tremplin pour sa carrière personnelle. Il faut croire que Jérôme Foucaud, le directeur général du groupe est du même avis. Il crée un poste d'adjoint au directeur général en charge du développement et de la protection de la marque, avec ses deux dérivés Murano et Kube. “Je suis à une période charnière entre l'univers de l'hôtellerie et celui du marketing et de l'événementiel. Ça me correspond tout à fait, même si c'est un poste un peu atypique dans l'hôtellerie. Je travaille avec des partenaires extérieurs pour augmenter la visibilité du produit, avec les journalistes pour des opérations de communication. Mon métier est finalement d'exploiter la connaissance de la clientèle luxe pour travailler la synergie avec d'autres marques qui ont le même coeur de cible”. Augmenter et exploiter la notoriété de la marque Murano, créer un buzz affectif autour d'elle, commercialiser de nouveaux produits en cohérence avec l'univers du Murano… les défis ne manquent pas pour ce jeune homme de 29 ans, qui , malgré son jeune âge, est fier d'afficher déjà des tempes grisonnantes. Le prix payé pour ses années d'engagement total ? “Pas vraiment, je les ai eu assez jeune et c'est plutôt un avantage pour moi. On ne me donne pas vraiment mon âge et cela me permet d’avoir des rapports plus confiants avec des interlocuteurs plus âgés”.

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